Lorsqu’elle arrive à Grenade pour prendre des cours de danse, Sonia ignore tout de la ville d’origine de sa mère et de la guerre civile qui l’a poussée à émigrer en Angleterre. Dans un café pittoresque d’une petite place de la vieille ville, elle va cependant faire une rencontre qui va...
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Lorsqu’elle arrive à Grenade pour prendre des cours de danse, Sonia ignore tout de la ville d’origine de sa mère et de la guerre civile qui l’a poussée à émigrer en Angleterre. Dans un café pittoresque d’une petite place de la vieille ville, elle va cependant faire une rencontre qui va bouleverser sa vie…
Après l’Île des oubliés, j’ai retrouvé avec plaisir la plume de Victoria Hislop qui mêle avec finesse la petite histoire, généralement celle d’une famille, et l’Histoire.
Ici le lecteur suit le destin tragique de la famille Ramírez, une fratrie composée de trois frères déchirés idéologiquement et Mercedes, la petite sœur, passionnée de flamenco.
J’ai pris un cours d’histoire sur une période que l’on évoque généralement en une phrase dans nos manuels scolaires.
Si le coup d’Etat de Franco intervient en juillet 1936, trois longues années de conflit vont ravager le pays jusqu’à ce 1er avril 1939, date de la chute de Madrid et victoire autoproclamée de Franco.
Mais le roman restitue également le contexte de cette période : l’implication de l’Église, la persécution des intellectuels et des homosexuels comme le poète Lorca arrêté et fusillé près de Grenade, la propagande dans les journaux, la difficulté de s’informer sur le réel déroulement du conflit, le sentiment de suspicion entre voisins, les divisions idéologiques au sein du camp républicain…
Victoria Hislop évoque aussi les camps de concentration qui ont fait des plages du sud de la France un enfer pour les réfugiés espagnols ; l’évacuation des enfants du Pays-Basque vers l’Angleterre pendant les bombardements de Bilbao ; la terrible répression subie par ceux qui ont combattu Franco et le funeste sort réservé aux prisonniers qui furent employés à la construction du mausolée du dictateur mégalomane !
Enfin Une dernière danse, ce sont aussi quelques pages sublimes sur la corrida et le flamenco, loin des clichés.
Malgré une mise en place du récit un peu longue qui correspond à la première partie de 150 pages, ce livre est un coup de cœur. Il fait partie de ceux dont vous avez besoin de quelques jours avant d’ouvrir un autre livre!
« Au moins, dans le cas de la corrida, il arrivait que le combat s’équilibre et que le torero et l’animal disposent des mêmes chances. En politique, il en allait souvent autrement. »