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Un zèbre à l'ombre ; être instituteur en prison

Couverture du livre « Un zèbre à l'ombre ; être instituteur en prison » de Jean-Marie Blanc aux éditions Syllepse
  • Date de parution :
  • Editeur : Syllepse
  • EAN : 9782849501078
  • Série : (-)
  • Support : Papier
  • Nombre de pages : 238
  • Collection : (-)
  • Genre : Pédagogie
  • Thème : Pédagogie
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

Depuis la parution du livre du docteur Vasseur en l'an 2000, et les rapports multiples qui l'ont suivi, nul n'ignore que les droits de l'homme sont bafoués dans les prisons de France, et que la dignité des personnes détenues y est bien souvent piétinée. La prison a fait la preuve de sa contre... Voir plus

Depuis la parution du livre du docteur Vasseur en l'an 2000, et les rapports multiples qui l'ont suivi, nul n'ignore que les droits de l'homme sont bafoués dans les prisons de France, et que la dignité des personnes détenues y est bien souvent piétinée. La prison a fait la preuve de sa contre productivité. Elle sécrète l'exact contraire de ce qu'elle est censée produire. De ses murs, elle ne libère que des êtres en souffrance, désocialisés, inaptes à l'insertion, n'ayant pas même, bien souvent, les moyens de subvenir légalement à leurs besoins les plus vitaux. La prison, outil de sanction et de préparation au retour à la vie sociale, n'est que « mangeuse d'hommes», finissant d'achever des êtres cabossés par la vie. L'auteur a travaillé douze années comme enseignant à la maison d'arrêt de Nîmes. Il raconte son expérience et défend une thèse : la « pénitentiarisation » de l'enseignement en milieu carcéral l'écarte de sa mission. En effet, les conditions d'exercice qui lui sont faites rendent de plus en plus périlleuse l'exécution de la mission qui lui est pourtant explicitement assignée. Une mission qui, comme le préconise la circulaire d'orientation signée par les ministères de l'éducation nationale et de la justice, doit se fixer trois objectifs : « soutien à la personne, formation et validation des acquis, ouverture aux différentes formes d'accès au savoir. » L'auteur s'est basé sur ses observations, sur le journal qu'il a conçu avec ses taulaurds d'élèves, sur ses relations avec ses collègues enseignants et avec le personnel pénitentiaire, sur des mémoires de stages et enfin sur des circulaires et conventions officielles. Le chapitre, De la maison d'arrêt de Nîmes, essentiellement narratif, est un récit mais aussi le témoignage d'une souffrance. Celui intitulé De l'enseignement en prison, plus réflexif, s'intéresse à la maison d'arrêt de Nîmes mais plus du point de vue de l'enseignant et de ses activités pédagogiques. Un troisième, D'un échec à l'autre et d'une utopie, pour l'instant est au coeur du propos. L'auteur propose quelques pistes de réformes, porteuses d'espérance. Il souligne ainsi combien, malgré les pieux conseils pour « bien faire », il est en l'état actuel des choses, des mentalités et des politiques, illusoire de prendre au pied de la lettre les injonctions et les recommandations. Le chapitre intitulé Des textes réglementaires essaie de montrer comment s'effectue un mouvement d'autonomisation du monde de l'enseignement en milieu carcéral, par l'affranchissement, non totalement abouti cependant, des règles et procédures prévalant dans le monde de l'éducation nationale « ordinaire » dont, à juste titre les enseignants en prison et leurs « cadres », mais pour ceux-ci quand cela les arrange, continuent à se réclamer. Il montre, au fil de ces pages, que cette autonomisation est « carcéralisante ». Avec Du désagrément, pour en quelque sorte « boucler la boucle » et en revenir à ses aventures/mésaventures, l'auteur présente son « désagrément » en tant qu'instituteur de l'administration pénitentiaire. En outre, ce chapitre inclut des réflexions d'ordre à la fois plus personnel, voire intime, et d'autres relevant d'un registre plus général, qui est en quelque sorte une tentative de compréhension de ce qu'il a vécu mais aussi une forme de mise au jour de fonctionnements institutionnels dont l'extrême violence n'est pas le moindre défaut. La conclusion, sur un registre plus sociétal interroge, par-delà la « pénitentiarisation » de l'enseignement en milieu carcéral, la « carcéralisation » de notre société ou à tout le moins la pénalisation de plus en plus fréquente d'illégalismes jusque-là oubliés, ignorés, qui laisse augurer d'une augmentation continue de la population pénale, placée « sous main de justice » comme on dit en français châtié.

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