"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour avoir créé un signe de reconnaissance repris par une génération de résistants à une Europe dévoyée, corrompue et autoritaire, Bruno Trivanen va être emprisonné. L'État lui volera tout, jusqu'à son nom, qui se retrouvera sur la couverture de romans qu'il n'a pas écrits.
Enfin libéré et quasiment assigné à résidence, il entreprend de rédiger ses mémoires, bâties comme un témoignage de son parcours, où il va raconter en détail le processus de création pour de futurs et improbables apprentis.
Quand, au détour d'une promenade, il rencontre Tristan, un jeune homme vivant en marge de la société, l'écrivain comprend que les symboles et les idées dépassent souvent, et de loin, leur créateur.
Trystero est un regard délicat et lucide sur la création, la somme d'une existence riche et tumultueuse, le roman d'une vie entre réalité et fiction dans un monde où chaque pensée critique est un crime.
Laurent Queyssi nous questionne, à travers les souvenirs d'un auteur qui a connu le succès, sur le pouvoir des mots et la portée de la pensée critique.
« Il y a peut-être un espoir, quelque part, dans nos livres. »
Avant-gardiste, engagé, finement politique, « Trystero » est littéralement sidérant.
De signes et de sens, l’exploration d’un monde qui frôle notre contemporanéité.
Hors du temps et de l’espace, dans un entre-monde, ce récit pose ses éclats dans une dystopie subtile et de haute intelligence.
La science-fiction en apogée, stupéfiante et unique. La géométrie de ce roman atypique mérite et vite, un auditoire d’étudiants (es) en littérature.
Ici règne, l’anthologie de l’incarnation de l’écrit.
Bruno Trivanen est le narrateur de cette fiction. Et lui-même, impliqué au cœur d’une trame d’anticipation. Jugé comme subversif, il est emprisonné. Nous sommes dans le tremblant d’un monde totalitaire, futuriste, notre semblable traversée du miroir.
Il est le bouc émissaire d’un état répressif. Il a créé un signe de reconnaissance repris par les résistants, sans même le vouloir. Il est condamné. L’isoloir mental d’une société en déliquescence. L’ état le prend en otage. Lui vole tout, jusqu’à son appartenance. Son nom et son identité devenue le barreau noir sur sa conscience. Nous sommes dans le microcosme des fondements de la littérature. Laurent Queyssi (double du narrateur), dévoile les arcades de l’écriture. Le socle de la création. On ressent le sable du désert qui se soulève. Le temps qui retient subrepticement, la miraculeuse trame.
Nous sommes dans l’incarnation du verbe. Le viatique et l’anthologie intemporelle. L’apothéose d’une narration qui mêle le passé, le présent, le futur de Bruno Trivanen.
Emblème du libre-arbitre, de la pensée critique, de la liberté de conscience. Ici, le règne de la vie-même, de l’alphabet théologal, du pouvoir de l’imaginaire et de l’absolue vérité.
Voyez la grandeur de ce roman qui détourne le champ fictionnel.
« Évidemment, il n’y avait pas que les livres. Nous recevions encore des fictions télé de tous les pays... » « Je venais de faire l’expérience de l’écriture et elle se révélait différente de tout ce que j’avais déjà vécu. » « Quand j’écrivais, je me sentais vivant. »
Les chapitres sont des architectures qui s’assemblent. La Babel, et de loin, l’émerveillement pour cette lucidité hors norme de Laurent Queyssi.
Surdoué, érudit, il délivre la somme des savoirs, d’une façon innée. Les références littéraires, la puissance, d’une sincérité radicale. L’apothéose de la postérité verbale.
Le roman est le socle du vivant et de l’attachement à l’urgence d’écriture.
Bruno Trivanen va, dès sa sortie de prison, écrire ses mémoires. Transmettre, tel un devoir de maître, l’enjeu de la création. Donner les clefs et tout ici, provient d’une maturité, d’une clairvoyance et d’une maîtrise extrême.
On ressent comme un rite de passage sur la rive qui fédère et devient spéculative.
Écrire pour des apprentis du verbe. Ceux, du premier mot et de l’idée-gué.
Le roman est une éruption volcanique. La lave est l’encre-monde.
« L’auteur est son premier lecteur. »
« On pourrait aussi comparer ce mouvement à celui de l’alchimiste qui débute par un travail de recherche et de plongée dans la littérature des anciens. Pour réussir le Grand Œuvre, il doit d’abord s’imprégner de la méthode, décrite sous forme cryptée et parfois contradictoire dans des ouvrages séculaires, avant de se mettre au fourneau et de commencer à transformer la matière. »
« Comme je viens de l’expliquer, les idées sont partout et l’originalité une exception. »
« Trystero » est un chef-d’œuvre . Le lire c’est vivre une fécondité artistique, révolutionnaire, visionnaire. Syntaxiquement insurpassable, il est l’édifice.
« Quand un romancier sait ce qu’il veut dire, la technique vient toute seule. » Colin Wilson.
Le piédestal d’une littérature de prodigalité.
Publié par les majeures Éditions MU.
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