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A Trénelle, quartier populaire de Fort-de-France, Max grandit entouré des siens. Man Suzanne, mère courage, son frère Claude, ses soeurs Dina et Marcelle. Et puis, il y a aussi l'ombre terrifiante d'Ami Georges, le nouveau mari de Suzanne, et celle rêvée du père qu'il n'a pas connu. L'enfant va devenir jeune homme et se dresser pour trouver sa voie, malgré les coups et les cicatrices. Tracer sa route et devenir Max.
« Trénelle était un morne si escarpé qu'il fallait par temps de pluie crapahuter dans la pente à quatre pattes pour ne pas y glisser. Charrier à la force des bras tout ce dont on a besoin pour vivre. Lever les pieds bien haut dans le chemin pour ne pas exploser les stupides crapauds qui ne sautaient jamais droit. Marcher tête baissée pour ne pas s'enrouler les chevilles dans les anneaux du serpent à tête de Vache-qui-rit. Un morne où les gens ne parlaient jamais doucement, sauf pour murmurer des ragots, où il valait mieux s'enfiler un dernier coup de feu dans le gosier et sombrer ivre mort plutôt que de réfléchir au lendemain. Un coin trop inaccessible pour que les voitures de l'en-ville puissent y ramener leurs pétarades nouvelles et ajouter au vacarme de la forêt, trop reculé pour être la France décrite dans les manuels scolaires. On y construisait sa case en bric-à-brac de fûts de pétrole, bois-caisse, caisses-morues, briques et bouts de tôles. Tout tenait jusqu'à la prochaine tempête. Il fallait alors tout recommencer pour se hisser à nouveau vers le ciel.
À Trénelle, les enfants, qu'on appelait timoun, étaient soit dehors-sauvages soit dedans-dressés. Ils devaient se rendre à l'école en file indienne, le plus âgé devant, le plus jeune derrière, rester silencieux en toute circonstance, ne jamais répondre à un adulte sans y avoir été invité. Un morne aux 1 000 mamans où les papas étaient nulle part - et partout à la fois. »
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