Ce volume apparaîtra sans doute comme un hommage indirect, mais appuyé et justifié à Charles Nicolle. Partant de la notion de porteur sain, puis de maladie inapparente, qu'il eut tant de mal à faire accepter, ce Prix Nobel de médecine en 1928 fut le premier à annoncer de façon mémorable l'inévitable apparition de maladies infectieuses nouvelles que nous ne saurons jamais dépister dès leur origine, confondues avec des maladies existantes.
Elles apparaîtront comme Athéna parut, sortant tout armée du cerveau de Zeus.
Pour qu'on la reconnaisse plus vite, il faudra que l'infection nouvelle soit douée d'un pouvoir marqué de contagiosité.
Une médication insuffisante aura pour conséquence de créer des races plus difficiles à détruire. Étonnante et vaste vision d'une histoire naturelle des maladies contagieuses qui s'est tant de fois vérifiée. En veut-on un seul exemple, parmi d'autres, tiré de ce volume ?
On aurait pu penser que les bactéries du genre anaérobie Clostridium, que l'espèce C. difficile, étaient bien connues.
On découvre pourtant un pathogène émergent. Les questions soulevées par les organismes producteurs de toxines avaient déjà été abordées au cours des années précédentes, dans quelques conférences ou communications. Elles méritaient davantage. Car les toxines émergentes ne représentent pas seulement un problème d'actualité avivé sans doute par la crainte d'un nouveau risque, celui d'un bioterrorisme, elles s'intègrent d'abord dans l'histoire des rapports entre les micro-organismes et les êtres pluricellulaires clairement définis voilà à peine quatre-vingts ans.
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