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« Nos lieux de naissance reviennent toujours. Ils sont notre moelle - ils sont inscrits en nous. Si on nous retournait la peau, leur carte apparaîtrait à l'envers de façon qu'on puisse toujours y revenir. Pourtant, incrusté à l'envers de ma peau, il n'y a ni canal, ni voie ferrée, ni bateau mais simplement : toi. » Jusqu'à ses seize ans, Gretel a vécu avec sa mère, Sarah, sur une péniche le long des canaux de l'Oxfordshire. Puis un jour, Sarah a disparu.
Seize ans plus tard, un coup de fil vient raviver les questions qui n'ont jamais cessé de hanter Gretel : pourquoi Sarah l'a-t-elle abandonnée ? Qu'est devenu cet étrange garçon qui vivait avec elles ? Que s'est-il réellement passé sur la rivière ? Daisy Johnson signe ici une histoire de famille et d'identité, de langage et d'amour, qui frappe par la maîtrise et la beauté de son écriture.
Cet été (2021), c'est décidé, je pioche dans ma PAL. C'est avec beaucoup d'envie et d'excitation que je décide de lire ce premier roman, dont la critique dans le magazine lire m'avait mît l'eau à la bouche en 2018...
Gretel a une enfance marginale. Jusqu'à ses 16 ans, elle vit avec Sarah, sa mère sur une péniche le long des canaux de l'Oxfordshire. Puis un jour, Sarah disparaît. Seize ans plus tard, il semblerait qu'on ait retrouvé Sarah. Cela ravive les souvenirs enfouis de Gretel et toutes les questions qu'elle a refoulées : pourquoi sa mère l'a-t'elle abandonnée ? Qui était Marcus, ce jeune garçon qui vivait avec elles? Qu'est-il devenu? Et le Bonak, cette bête des tréfonds de la rivière qui les terrorisait tant, est-elle encore vivante ?
Daisy Johnson a une plume singulière. Elle réussit à happer son lecteur dans cet univers étrange. S'il est indéniable que c'est un premier roman extrêmement bien maîtrisé (tout se dénoue de manière fluide), je me suis sentie submergée par les allers-retours entre le présent et le passé, les changements de points de vue et de narrateur. J'ai souvent été dans le brouillard mais tenue en haleine par ce roman. Je le referme un peu mitigée, incapable de dire si je l'ai aimé ou pas. Ce qui est sûr c'est qu'il ne m'a pas laissée indifférente : Daisy Johnson, qui vient de sortir son deuxième roman, est une jeune autrice talentueuse à suivre!
C'est toujours une expérience intéressante de partir sur les traces d'une nouvelle pépite de la littérature. Finaliste du Man Booker Prize à même pas trente ans... Britannique en plus. J'ai donc ouvert ce premier roman avec une belle envie et je l'ai refermé avec une impression très mitigée. J'y ai trouvé une écriture élégante, une ambition, un sens indéniable de la description. Mais je me suis surprise à rattraper mon esprit qui avait tendance à s'échapper, un peu perdu dans les méandres et les circonvolutions d'une intrigue peut-être un peu trop délayée...
En même temps, c'est un livre liquide, dont le fil rouge est une rivière et dont le titre annonce la couleur. L'eau est omniprésente, c'est peut-être pour cela que j'ai parfois eu la sensation de me noyer. Jusqu'à l'âge de seize ans, Gretel a vécu avec sa mère, Sarah, sur une péniche. Et puis un jour, Sarah l'a abandonnée et s'est volatilisée.
"Les enfants sont supposés quitter leurs parents. C'est comme ça que ça doit se passer. Quand on devient parents, il faut accepter ça, quoi que ça implique. En revanche, les parents ne sont pas supposés quitter leurs enfants".
A trente-deux ans, Gretel est lexicographe, les mots figurent son quotidien mais ne répondent pas aux questions qui la taraudent. Alors, quand elle retrouve Sarah, elle tente de remplir les trous de sa mémoire, de trouver des explications à certaines images imprimées sur sa rétine. Sauf que l'esprit de Sarah se fait la malle et que ses douleurs semblent enfermées à jamais dans ce corps qui la lâche peu à peu... Le lecteur est invité à plonger dans le passé par l'intermédiaire de chapitres qui alternent entre le récit de Gretel sur la traque qui l'a menée à Sarah et les souvenirs de Gretel sur le temps où elles vivaient sur la rivière ; et puis revient régulièrement au présent où se déroule le dernier face à face entre la mère et la fille. Des personnages apparaissent. Marcus, Fiona, Roger, Laura, Charlie, Margot. Reste à éclaircir leurs rôles et à trouver un sens à toute cette histoire dont la famille et l'identité semblent être au cœur.
Et pour être honnête, j'ai eu envie de comprendre, de remettre moi aussi de l'ordre dans les souvenirs de Gretel, d'élucider la source de la souffrance de Sarah et de les aider à combler les trous. Et j'ai trouvé, en arrivant au bout de cette histoire que l'auteure faisait effectivement preuve d'une belle maitrise dans la construction. Mais peut-être trop justement. Car je ne suis jamais entrée en empathie avec l'un ou l'autre des personnages, je n'ai pas été emportée, je suis restée sans émotion et l'emboîtement des pièces du puzzle n'a pas suffi à me satisfaire. Ce qui est donc très personnel. Mais peut-être tout simplement que l'univers singulier (car il y a un vrai univers, ça c'est sûr) que fait naître Daisy Johnson ne correspond pas à ma sensibilité.
Me restent une belle écriture, une puissance d'évocation et l'impression d'avoir rencontré une vraie plume avec laquelle je ne serais pas contre retenter l'aventure à l'avenir.
Abandonnée par sa mère alors qu’elle avait 16 ans, Gretel Whiting aujourd’hui lexicographe âgée de 32 ans, après des années de rechercher, a enfin retrouver Sarah, une vieille femme atteinte de démence. Pourquoi cette séparation ? Quelles otn été ses motivations ? Quelle est l’histoire de cette femme pleine de secrets ?
Tout ce qui nous submerge tente de répondre à ces questions, de nous faire comprendre ces femmes et comment le passé de chacun a pu mettre en place ce présent.
Il est bien difficile de résumer ce roman et je vous avoue qu’il m’a été aussi assez difficile à lire. Daisy Johnson utilise plusieurs narrations, à différentes personne et à des époques distinctes telles que le présent où l’on suit la cohabitation de Gretel avec sa mère et son cheminement pour remettre la main sur son passé, la vie des deux femmes, à bord de la péniche jusqu’aux 13 ans de Gretel, l’arrivée de Marcus (et l’histoire de Margot) et la traque de Bonak (une créature mystérieuse qui habite la tamise)…
Il n’a pas été facile de me sentir à l’aise dans ces pages, j’ai eu assez de mal à m’impliquer, à bien comprendre où voulait en venir Daisy Johnson, comme s’il me manquait des pièces. Mais petit à petit le puzzle s’est formé et les mots de l’auteure (son style est fluide et plein de charme, avec des mots particulièrement bien choisis et riche en images), ainsi que l’atmosphère ont eu raison de mon sentiment de malaise face à cette lecture laborieuse (qui manquait de clarté). Au fur et à mesure, je me suis habituée aux différentes perspectives, aux va et vient chronologiques et pour mon plus grand bonheur, j’ai trouvé là une histoire passionnante et d’une grande richesse. C’est d’ailleurs, je pense, un livre à relire plusieurs fois pour s’imprégner de toute la beauté du texte et saisir toute sa complexité..................................
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