Combien étions-nous devant la télévision, ce dimanche 13 juillet 1975, lorsque nous vîmes le héros surnaturel de nos belles années rejoindre brutalement le champ du commun des mortels ? Oui, combien étions-nous, gamins en pleurs, tétanisés devant la défaillance impensable de " celui qui gagne tout le temps " ? Eddy Merckx, nous avons crié ton nom, jusqu'à l'indicible, dans l'écho cruel de Pra-Loup. Et trente-cinq ans après, coquin de sort, tu brûles encore.
Le récit qui va suivre est d'abord nourri par l'admiration. En 2010, le petit garçon en transes devant l'idole en jaune est devenu un homme. Appelons-le Gabriel. Il se promène dans un célèbre marché aux puces de Bruxelles, à la recherche du moindre indice sur qui vous savez. Une casquette, un maillot, des gants, des vignettes autocollantes, des cyclistes miniatures. Gabriel est un veinard. Alors il va dénicher un sacré trésor : le journal intime d'Eddy Merckx durant le Tour de France 1975 ! Le voilà plongé au coeur des états d'âme imaginaires du champion en plein doute. Au fil des pages, remontent des flots de souvenirs, où s'entremêlent quelques personnages bien connus et d'autres, un peu moins. Endormi dans le train, Gabriel revisite l'épopée.
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