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Urbain Azbine est un enfant du Marais. La tête dans les nénuphars, les pieds dans le limon. Né au milieu d'un bouquet de fleurs coupées à l'étal d'un pavillon Baltard. Dès ses premiers langes, il connaît un épisode de la guerre des Deux-Roses. Une de ses grands-mères vend des baccarats, l'autre des oeillets... Le couple de ses parents recèle plus d'épines que de pétales. Lentement l'insidieuse terreur des fleurs se propage. Une émeute intime envahit son corps et ses émotions. Les femmes lui apparaissent comme une horde de calices inversés. Il ne sera jamais synchrone avec ses histoires d'amour, toujours en retard d'un baiser, d'une étreinte, d'une volupté. Solitaire et désemparé, Urbain prend de manière inexorable la fleur en grippe. Il saccage les éventaires, sape les parterres. Jusqu'à vouloir exterminer tout ce qui ressemble à un bourgeon en un gigantesque génocide végétal.
Ce récit au sécateur du monde du commerce, saga réaliste du " tertiaire ", est autant un hommage au cadastre parisien des années soixante qu'au petit peuple des mandataires, ceux qui, selon Boris Vian, " s'en foutaient plein la dalle ".
Patrice Delbourg nous prouve une nouvelle fois que l'humour à fleur de peau, même le plus noir, demeure le meilleur antidote à la mélancolie de vivre.
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