En 2015 "La petite femelle" nous avait passionnés, mais quel lecteur est Philippe Jaenada ?
Quand Jake Adelstein intègre en 1993 le service Police-Justice du plus grand quotidien japonais, le Yomiuri Shinbun, il n'a que 24 ans et il est loin de maîtriser les codes de ce pays bien différent de son Missouri natal. À Tokyo, il couvre en étroite collaboration avec la police les affaires liées à la prostitution et au crime organisé. Pour cela, il n'hésite pas à s'enfoncer dans les quartiers rouges de la capitale, dans les entrailles du vice et de la décadence. Approché par les yakuzas, il devient leur interlocuteur favori tout en restant un informateur précieux pour la police. Une position dangereuse, inédite et ambivalente, aux frontières du crime, qui incite Jake Adelstein à entrer dans un jeu dont il ne maîtrise pas les règles.A mi-chemin entre le polar mafieux et l'enquête journalistique, Tokyo Vice est aussi le roman initiatique d'un jeune journaliste américain à Tokyo qui nous livre, avec beaucoup d'humour, un témoignage nerveux sur l'envers de la société nippone.
En 2015 "La petite femelle" nous avait passionnés, mais quel lecteur est Philippe Jaenada ?
Journaliste d'investigation plongé dans l'univers des Yakusas. J'ai beaucoup aimé à la fois le thème et la façon de le traiter.
Un livre qui m'a beaucoup surpris. Une entame très accrocheuse. Cette introduction m'a d'ailleurs bien laissé sur ma faim dans la mesure ou il faut attendre quasiment la fin du livre pour revenir sur celle-ci. Après, cela peut se comprendre, l'auteur souhaite raconter son histoire depuis le début et cela permet au lecteur d'avoir des éléments de compréhension délivrés avec parcimonie tout en le maintenant en haleine.
J'ai quand même eu plusieurs fois durant ma lecture l'impression d'assister à une suite d'affaires, le fil conducteur n'était pas toujours très clair. Ça s'éparpille un peu mais ce point dur a été gommé par le style d'écriture que j'ai beaucoup aimé.
L'immersion est quasi parfaite et met en lumière les difficultés du métier de journaliste d'investigation. On en apprend beaucoup sur la culture japonaise mais également sur "la face sombre" de ce pays.
Un livre à découvrir.
Plus un livre sur le métier de journaliste, qu' un livre sur la mafia japonaise.
Une plongée vertigineuse dans le monde du crime japonais. C'est la valeur documentaire que l'on retiendra, plus que la valeur littéraire qui laisse parfois à désirer. J'ai particulièrement aimé les moments où l'auteur décroche de son récit pour nous donner son point de vue d'occidental sur la société japonaise et ses particularismes.
Finalement abandonné aux trois-quarts de la lecture, ce livre n'arrive décidément pas à m'emporter dans le frisson tant attendu : j'ai plutôt l'impression, depuis 300 pages, de lire les pérégrinations sans entrain d'un journaliste qui découvert les rouages du métier propre au Japon, et qui se retrouve un peu sans savoir commun lié à la mafia locale.
Tant le rythme que le ton adopté par le narrateur ne me conviennent pas : trop lent, trop mou, trop pas assez, en somme. J'ai du mal à comprendre pourquoi la presse et les lecteurs l'encensent autant alors que pour ma part, j'ai essayé tant que possible de m'accrocher ou de rentrer dans l'histoire, mais que je m'y suis ennuyée jusqu'à l'abandon. Quelques passages sortent un peu du lot, mais pas suffisamment pour donner à mon goût un véritable corps au récit : je ne vois pas où l'auteur veut en venir, je ne vois pas où je vais, et ça m'agace.
En 1993, Jake Adelstein a 24 ans quand il intègre le Yomiuri Shinbun, le quotidien le plus vendu de la planète. Contre toute attente, un juif américain, un ''gaijin'', est embauché pour travailler à l'égal des journalistes japonais dans ce journal conservateur qui recrute les meilleurs dans les grandes universités de Tokyo. Il y restera 12 ans, commençant sa carrière par des affaires mineures en banlieue pour finir au press club de la police de Tokyo à enquêter sur les yakuzas, du blanchiment d'argent au trafic d'êtres humains. Quand, menacé de mort par la mafia nippone, il quitte le journal, et même le pays, il continue son travail d'investigation pour faire tomber Tadamasa Goto, l'un des dirigeants yakuza les plus importants. Sa femme et ses enfants en sécurité aux Etats-Unis, il revient à Tokyo, protégé par la police et se payant les services d'un garde du corps personnel.
Dans Tokyo vice, le journaliste raconte par le menu sa difficile intégration au sein du journal, sa découverte de l'entreprise, le respect de la hiérarchie, les horaires de travail étirables à l'envi, la recherche d'informateurs dans tous les milieux, les rapports parfois houleux avec la police, son immersion dans les quartiers chauds de la ville, ses relations ambiguës avec les voyous et, bien sûr, ses enquêtes au sein de la pieuvre yakuza.
Reportage journalistique, documentaire sociétal, récit initiatique, polar noir non fictionnel...Tokyo vice est tout cela à la fois. C'est le témoignage engagé, sans doute partial, mais incroyablement vivant d'un jeune journaliste qui fait ses armes dans une société dont il apprend en même temps les usages. Loin d'un Japon idyllique, policé et zen, Adelstein raconte la violence, la prostitution, la traite d'êtres humains, les bas-fonds, les accointances entre politique et mafia, les policiers démunis, la puissance des yakuza. Parés d'une aura de mystère, craints et respectés, ces mafieux ont longtemps bénéficié d'une image romanesque mais les temps ont changé, le code d'honneur n'est plus respecté, les civils non plus, l'argent est devenu roi et justifie toutes les exactions. Usure, immobilier, drogue, commerce du sexe, les yakuza ont la main mise sur tout ce qui permet de soutirer, extorquer, engranger de l'argent, manipuler, menacer, tuer ceux qui résistent.
Un récit nerveux, parfois drôle, souvent effrayant, émouvant aussi quand il évoque ce policier intègre, mort d'un cancer dans l'indifférence générale ou cette collègue journaliste suicidée après une mise au placard injuste ou encore cette amie prostituée disparue sans laisser d'adresse alors qu'elle enquêtait pour lui. Le style est journalistique donc sans grand relief mais le témoignage est suffisamment fort pour faire abstraction des imperfections et des répétitions. Sincère et instructif.
Tokyo Vice : L'histoire
Mais quel plaisir de lire cette non-fiction qui m'a rappelé l'excellent Baltimore de David Simon !
L'auteur, Jake Aldestein, raconte sa vie en tant que journaliste au Yomiuri Shinbun, un des grands quotidiens japonais. C'est le premier américain à intégrer l'équipe de journalistes d'un quotidien japonais. Nous suivons donc l'histoire de ce « gaijin » de son arrivée au journal jusqu'à l'époque où il écrit son livre.
Le livre est coupé en 3 parties qui sont : le Soleil Levant, le Zénith et le Crépuscule.
Dans la première, Jake raconte comment il a eu sa place de journaliste et commence à intégrer les coutumes japonaises comme les remises de carte de visite. Il découvre les liens entre la police, les journalistes et les yakuzas à travers plusieurs affaires criminelles.
Dans la seconde partie, on le retrouve en journaliste plus expérimenté. Il est muté à Tokyo pour s'occuper des affaires de moeurs et il découvre les quartiers chauds de Kabukicho (plutôt réservé aux japonais) et Roppongi (pour les étrangers et beaucoup plus sordide).
Ca sera l'occasion de découvrir le fonctionnement du trafic d'êtres humains régi par les yakuzas et de découvrir les moeurs japonaises. J'ai vraiment adoré cette partie.
Dans la troisième, Jake sera confronté à l'affaire de sa vie. Il s'intéresse au blanchiment d'argent et à une opération du foie réalisée aux Etats-Unis sur Goto, le chef d'un des plus gros gangs de yakuzas. Sa vie et son entourage seront menacés et il est obligé de quitter son poste de journaliste au Yomiuri. Il poursuivra quand même son enquête tout en découvrant les impressionnants liens tissés par les yakuzas à l'intérieur et à l'extérieur du Japon.
J'ai dévoré ce livre qui est très bien écrit et qui a été admirablement bien traduit.
Tokyo Vice : L'objet
Le livre est magnifique. le premier contact se fait avec très belle illustration de couverture réalisé par un membre de la maison d'édition. Ensuite, on découvre la mise en page très travaillée avec les titres de chapitres écrits à la verticale. le papier est également très agréable et j'ai adoré la toute dernière page du livre où tout est détaillé avec humour : le poids du livre, le papier utilisé, … Un magnifique ouvrage !
Tokyo Vice : La maison d'édition
Tokyo Vice est le premier titre des Editions Marchialy, petite maison d'édition française qui souhaite se spécialiser dans les ouvrages de « creative non fiction ». Bon courage à eux.
Merci à Babelio et aux Editions Marchialy pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de « Masse Critique ». J'ai été tellement content de ce livre que je me suis empressé d'acheter leur second ouvrage édité, Une femme chez les chasseurs de tête écrit par Titaÿna
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