80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Que sait-on en réalité de l'apôtre qui nous est connu par le Nouveau Testament sous le nom de Thomas l'Incrédule ? On sait qu'il a mis son doigt dans les plaies de Jésus ressuscité - mais l'a-t-il vraiment fait ? Le texte biblique, en effet, se borne à mentionner son désir de toucher les blessures du Christ.
Devenu le symbole de l'être humain avec ses doutes et ses interrogations, le personnage de Thomas a été interprété de bien des manières au cours des âges. L'histoire des nombreuses relectures qu'il a subies plonge le lecteur au coeur du mystère de la foi. Dans la Bible chrétienne, il est le résultat d'une brillante construction intellectuelle visant à mettre en scène un individu qui ne se contente pas de croire ce qu'il voit. Dans les légendes brodées par la suite autour de lui, il a acquis une dimension tout à fait nouvelle, en total désaccord avec le récit biblique.
Dans Thomas l'Incrédule, Glenn W. Most propose un regard complètement neuf sur l'Évangile de Jean montrant, d'une part, à quel point la figure de Thomas a été mal comprise et dégageant, d'autre part, la richesse de sa réception au fil des siècles. L'auteur retrace les diverses métamorphoses de ce personnage qui a été perçu, tour à tour, comme un saint gnostique et l'apôtre missionnaire de l'Inde, comme un parangon de l'orthodoxie chrétienne, comme un héros sceptique, mais aussi comme un exemple négatif du doute, du blasphème, de la sottise et même de la violence. Riches en paradoxes et en tensions, les changements opérés sur cet apôtre par les conteurs, les théologiens et les artistes mettent en évidence les relations complexes entre les textes et leurs interprétations. Parmi les thèmes abordés, la foi, l'amour, l'identité, le corps, la gémellité occupent une place particulière.
Glenn W. Most conduit le lecteur d'une analyse serrée du chapitre 20 de l'Évangile de Jean - qu'il replace dans le contexte des autres évangiles - à l'étude du tableau du Caravage qu'il met en résonance avec la tradition iconographique de l'Antiquité tardive, du Moyen Âge et de la Renaissance. Il prend aussi en compte les lectures théologiques qui ont été faites de Jean 20, depuis le iie siècle jusqu'à la Contre-Réforme. Son étude nous apprend à quel point l'histoire de Thomas touche aux questions essentielles de la religion, la philosophie, l'herméneutique et plus simplement la vie.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année