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Le 21 décembre 1170, Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, tombait sous les coups de quatre chevaliers exaltés qui croyaient exécuter les volontés du roi d'Angleterre, Henri II Plantagenêt. Cette tragédie concluait une lutte de six années autour des pouvoirs spirituel et temporel et s'insérait dans une trame séculaire de heurts quasiment constitutifs d'un royaume anglo-normand centralisé et d'une Eglise travaillée par la réforme grégorienne.
Dans son grand dessein de gouvernement " autocratique " Henri II compte bien faire de Becket, son chancelier, qu'il nomme bientôt primat d'Angleterre, la cheville ouvrière de l'organisation d'une Eglise autocéphale, comme il l'avait été de la réorganisation de l'Etat. Grande est sa stupeur lorsqu'il découvre qu'après une " conversion " radicale et intime, son ami se montre aussi acharné à défendre les droits de l'Eglise qu'il l'avait été à rétablir les " anciennes coutumes ".
La personnalité et l'" aventure " politique et spirituelle d'un Thomas Becket est exemplaire du tournant majeur pris au XIIe siècle sur la question du rapport des pouvoirs.
Professeur à Rouen, Pierre Aubé a déjà écrit plusieurs ouvrages remarqués: Baudouin IV de Jérusalem (1980), Les Empires normands d'Orient (1983) et Godefroy de Bouillon Fayard, 1985).
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