"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Passé le temps de l'expérience, quand vient le moment de se retourner, que reste-t-il ? Quelques milliers de sons relégués dans des chambres froides, pris dans la glace, guettés par l'oubli. Mais dans l'oreille même persiste comme un clapotis intermittent : l'oreille a la forme d'un coquillage, et la mémoire y travaille par vagues successives, puis en goutte à goutte, avant de s'évaporer. C'est à partir de ce bruissement déjà lointain, indistinct parfois - fragiles traces mnésiques qu'abandonne le phénomène sonore lors de son passage - que va s'aventurer la réflexion. Fouillis d'images, bribes disséminées qui peu à peu s'effritent, et que tente de récupérer le « chiffonnier » dont parle Walter Benjamin, ce « ramasseur de restes » auquel on finit par s'identifier. Ainsi s'agit-il moins de compiler des savoirs que des affects - empreintes fugitives de vécu, de ressenti. Paroles de pure résonance, sans volonté normative ou démonstrative, et sans l'ostentatoire exhibition de « boîtes à outils ». De simples petits panneaux signalétiques plantés ça et là, en marge de l'opération sonore (et particulièrement du parcours radiophonique).
L'écoute est au coeur de tout travail sonore. Cela suppose une oreille écarquillée, où sont conviés à résonner, irradier, des voix aux multiples éclats, venues d'ailleurs se mêler à un bourdonnant conciliabule : ce tour à tour de chuchotements par lequel on se dédouble et dialogue en sourdine avec soi, pour échapper au morne soliloque.
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