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Gauthier de Fauconval est comédien et Belge. Cela arrive à plein de gens bien. D'être comédien. D'être Belge. Et même les deux à la fois. Il ajoute avec ce premier roman la case écrivain. Et il s'en sort bien, malgré un passage trop long -mais je n'en dirai pas davantage pour ne rien dévoiler de l'histoire-, disons que j'ai lâché à un moment et puis j'ai repris le fil un peu plus loin jusqu'à la fin. Le ton est constamment entre humour, légèreté et gravité. Ce n'est jamais hilarant mais on sourit beaucoup et souvent, et le dans le dramatique, il y a toujours une once d'humour, de décalage, comme s'il ne fallait point prendre la vie trop au sérieux. De l'aigre-doux. Cette manière de ne pas trop se prendre au sérieux, que j'associe beaucoup à l'humour -mais pas seulement- belge.
Albert est touchant sur ses vieux jours, sans doute ne l'a-t'il pas été plus jeune. Ses enfants sont des gens fatigués qui subissent leurs vies, leurs conjoints qui ne peuvent pas concevoir que ce qui a été écrit -la mort prochaine d'Albert- puisse ne pas advenir, que leur père nonagénaire espère encore des années de vie alors qu'eux-mêmes vivotent péniblement. Ils ne sont pas méchants, ni antipathiques, ils sont usés.
Tout cela est bien décrit et Gauthier de Fauconval d'aborder des questions sur l'amour, sur la transmission, la qualité de vie : vaut-il mieux une vie courte et intense ou longue et un peu morne ? Sur la mort, la vie éternelle, la vieillesse, la peur du changement... "Et si nous échouions ? Si notre tentative de réinventer notre vie se soldait par un échec et que nous n'avions finalement rien réussi d'autre que d'amasser plus de frustration, plus de souffrances." (p.125) Un des mérites de ce roman est de décrire des personnages réalistes dans des situations qui le sont un peu moins, de creuser au plus profond d'iceux, de ne pas les juger malgré leurs défauts et de faire tout cela de manière très plaisante.
Quand Albert, 93 ans, est atteint d'un cancer incurable, ses enfants se préparent à sa prochaine disparition. Et pourtant, quand celui-ci, déterminé à finalement ne pas mourir, s'accroche à la vie, rien ne va plus ; perturbant l'équilibre familial jusqu'ici si bien contenu. Si la mort est un sujet sérieux, la mettre au défi pourrait s'avérer dangereux et ou facétieux... Albert nous en fait, montre en main, l'expérience et la démonstration !
L'auteur nous délivre un récit drôle, grinçant, impertinent sur notre vision de la vieillesse et de la mort, mais pas que... Avec un Albert qui dénonce les lois du temps avec fougue et insolence, on nous invite à une fable cocasse.
À travers la mort, c'est la vie qui est invoquée avec son cocktail de non-dits et de regrets. Le sursaut d'en-vie d'Albert tourmente ses ouailles qui au carrefour de leur existence, ne savent plus exactement quel chemin prendre.
Les scènes sont virales, les langues se délient, la tension grimpe. On parle ici de liens entre les générations, on évoque le tabou de la sexualité chez les seniors, les progrès et les limites de la science qui vise à prolonger l'espérance de vie...
La farce ici tourne au comique de situation où les conflits s'enchaînent jusqu'aux fomentations de meurtres. C'est cruel, excessif et pourtant derrière cette mascarade caustique se cache une forme de pudeur et de tendresse qui ne demandent qu'à éclore.
Ce roman m'a amusé, touché, fait réfléchir. L'écriture est vive, pugnace, intelligente. Peu importe la route, avec beaucoup de vivacité d'esprit, on nous donne ici à goûter et à comprendre la nécessité d'aimer et d'être aimé. Et même si le temps est assassin, perdure la mémoire des liens.
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