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Je suis un clébard.
Je frôle les jambes et me fais houspiller.
J'erre en silence autour de la maison.
J'observe.
J'entends les bruits, j'entends les cris.
Je redoute les colères.
C'est l'histoire du destin croisé de deux soeurs qui ont grandi ensemble dans une famille nombreuse et en apparence unie.
Une fois mariées, c'est un peu contraintes qu'elles se retrouvent pour vivre côte à côte sur un terrain cédé par leur père.
Gaétane et Jeanne sont deux filles de l'après-guerre aussi opposées qu'inséparables. Leurs existences sont liées dans les joies, les tristesses, les victoires, les défaites, les petits et grands malheurs.
C'est l'histoire de deux trajectoires parallèles mais liées. Les vies imbriquées de chacun des membres de ces deux familles défileront sous l'oeil d'un témoin un peu particulier.
Est-ce une bonne idée d'enchaîner à ce point des caractères, des parcours, des vies si différentes ?
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Tom Noti réussi comme pour Elles m’attendaient, le tour de force de transformer l’histoire de deux soeurs que tout oppose en un récit plein d’amour et de tolérance.
Jeanne et Gaétane, Jeanne et Simon, Gaétane et Pierre... et leurs enfants. C’est l’histoire d’un duo de sœurs, Jeanne et Gaétane. Inséparables, complémentaires, soudées pour faire front face aux événements. Jeanne et Gaétane ce sont ces deux femmes qui se soutiennent, se comprennent, s’appuient l’une sur l’autre pour avancer malgré la vie, malgré les drames. Jeanne et Gaétane c’est ce lien indissoluble de sororité qui traverse le temps et qui fait qu’elles se comprennent sans avoir à parler.
Que d’émotions dans ce livre qui retrace la vie de ces deux sœurs, de la naissance à la mort en passant par leurs mariages, les naissances, les deuils et les pertes. Le roman accompagne et sublime les souffrances des deux sœurs.
Confrontées aux non-dits, aux silences, aux douleurs que l’on tait, les deux femmes et leurs familles devront malgré tout avancer. Si le récit parle beaucoup de Jeanne et Gaétane, il prend aussi le temps d’explorer les conséquences de tous ces silences sur les générations suivantes, les fils et filles des deux femmes qui auront chacun leur manière de répondre au poids familial. Rébellion, fuite, enfermement en soi-même ou au contraire petit feu follet chargé de répondre la joie autour de lui, chacun de ces enfants va endosser un rôle qui le contraint et l’étouffe.
C’est très finement analysé, écrit avec des phrases ciselées et toujours justes qui montrent avec précision la complexité des sentiments et de l’âme humaine. En fil rouge du récit, on retrouve ce chien présent entre les deux familles qui entend et voit et est le témoin de tous ces riens dont on ne veut et ne peut pas parler. Et chaque personnage sera ainsi le témoin de cette accumulation de riens qui font des vies, qui conduisent à des ruptures, à des événements dramatiques. Le témoin de tous ces riens, c’est aussi le lecteur qui assiste à l’enchaînement implacable des épreuves, aux changements qui vont bouleverser irrémédiablement le monde des deux sœurs si proches et pourtant parfois si seules dans leurs peines.
Oui, ce récit est souvent sombre, triste mais il provoque une telle émotion de lecture qu’on lui pardonne volontiers ce côté noir. Et même si on a très souvent le cœur serré au cours de la lecture on ne que ressentir aussi de l’amour et une petite lueur dans les destins de ces deux femmes. Un rien, sans doute, mais qui laisse au lecteur une impression durable.
Émouvant et olympien, dans cette orée générationnelle, « Témoin de rien » est un livre altier, au beau regard, humble et de loin une histoire qui parlera à beaucoup.
L’écriture est à l’instar de petits cailloux semés dans le cheminement de cette mise en abîme. Malgré les turbulences qui vont enfler dans un crescendo, on ressent une douceur de ton appliquée, des protagonistes, nos semblables.
Les images d’un temps accrochées dans un filigrane qui serre le cœur et dont les sentiments sont du linge que l’on frappe dans un lavoir, dont l’eau glacé ravive l’intrinsèque. « Témoin de rien » est un chien anthropomorphique. Personnage à part entière, c’est lui qui rassemble l’épars. Il écoute, vif, et attentif. Personne ne se doute de ses capacités. Il ressent les fracassements, les turpitudes et les volets qui claquent de par le vent implacable.
Ce récit cercle familial, deux familles que tout oppose, l’après-guerre crépusculaire. Deux sœurs, une dans chacune des maisons quasi jumelles. Elles sont siamoises et solidaires malgré les affres qui s’affolent. Sur le terrain offert par leur père, chacune des maisons est un habitacle. Le blanc et le noir, les violences conjugales pour l’une, la pauvreté et les drames.
Ce livre est à l’instar d’un feu de cheminée. Soit de braises et de cendres, soit dans cette magnificence d’un feu de la St Jean. Les femmes, ici, sont la cartographie d’une époque. Les silences lourds et oppressants, les non-dits, les coups et les soumissions. L’entraide gémellaire, Gaétane et Jeanne dont les regards percent au travers des murs. Tout se sait mais la parole est close. Armure et secret.
Douloureux et grave, profond et sublime d’émotions, malgré les pluies qui se risquent dans le contre-jour, le devoir de mémoire accroche les évènements sur le tableau manichéen de la vie. Tom Noti est au centre du roman, il fige le temps et c’est beau.
Ici, c’est la rusticité des épreuves, les sanglots longs et tristes des femmes mutiques et sourdes.
L’alliance d’une féminité soudée dans les adversités, à l’instar d’un cœur qui bat en diapason des douleurs infinies.
Le chien narrateur-observateur, témoin de ce rien, mais qui bouleverse tout.
Ce livre est la vie même.
L’important de « Témoin de rien » est sa générosité. On ressent un écrivain attentif au monde, aux gens, aux belles personnes. Ce roman est une pierre après l’autre. Bâtir une histoire qui attise notre regard et dont les relations humaines sont le papier calque de nous-mêmes en quelque part. Chacun trouvera son propre secret et les pavloviens souvenirs , les labyrinthes de nos consciences. Nos défauts et qualités et bien au-delà la vision d’un aîné qui était le patriarche d’une famille éclatée en mille morceaux.
« Quand plus personne ne s’inquiète
L’homme que l’on croyait endormi
Frappe avec sa tête. » Daniel Balavoine.
Haut les cœurs !
Publié par les majeures Éditions La Trace .
Tom Noti, j’avais découvert son écriture à travers un premier ouvrage, "Elles m’attendaient". C’était au mois de septembre 2019 et dans ma chronique, je parlais d’humanité, de bienveillance, de respect. Trois ans plus tard, je retrouve les mêmes sentiments, la même écriture…enfin, encore plus belle, plus travaillée : une merveille.
Cette fois l’auteur nous parle du destin croisé – ou parallèle – de deux sœurs. Oui, je sais ce n’est pas très mathématique tout ça, mais il s’agit là de littérature. Jeanne, l’aînée, et Gaétane plus jeune vivent dans des maisons voisines posées sur un terrain commun donné par leur père. Seule une haie de thuyas les sépare. Jeanne, la blonde, est très belle, très riche aussi et a, selon l’expression consacrée, "tout pour être heureuse", mais… Gaétane, elle, est brune, peu élégante, ne gagne pas très bien sa vie, et pourtant…C’est ainsi que par chapitre alterné et sous la surveillance d’un chien particulièrement observateur et avisé, nous allons pénétrer ces vies mêlées jusque dans les drames.
Je ne saurais quels mots employer pour vous dire l’écriture de l’auteur. Il faudrait presque recopier l’ensemble du roman tant chaque mot, chaque phrase, semblent avoir été pesés, travaillés, choisis minutieusement. Tout est pourtant fluide, sans la moindre ostentation, d’une simplicité qui fait mouche… "Dans le landau, le bébé dort…On dirait un vieux landau anglais avec ses grosses roues délicates, mais ici, rien n’est anglais, rien n’est distingué. Tout respire la friture, la javel et le café. Tout respire le soleil, la sueur qui colle, la terre qui se désagrège et la mécanique graisseuse." Essentiellement traitée à l’imparfait, cette histoire de famille ressemblerait presque à un conte si les faits n’étaient pas aussi réalistes et violents entre petits bonheurs et surtout grands malheurs. J’ai aimé chacun des personnages, même les plus vils, tant ils sont bien campés, analysés avec justesse. J’ai aimé les yeux emplis d’empathie et de tendresse que l’auteur pose sur eux. J’ai aimé la sensibilité, la bienveillance qui transpirent à chaque page et la relation "à la vie, à la mort" qui existe entre les deux sœurs. J’ai aussi aimé le chien, certes témoin de rien, mais attentif à tout.
Cet ouvrage est un récit triste et même très sombre qui parle de violence conjugale, de perte d’enfant, d’alcoolisme mais aussi de silence... Il est poignant, émouvant et nous livre là une belle réflexion sur la manière de vivre sur un terrain miné.
"Témoin de rien", un moment de lecture sublime.
https://memeo-emoi.fr
Mon cher toutou,
Tu as été le premier à me prendre sous ton affectueuse protection.
Tu es le chien de ceux que tu choisis, les plus petits, les sans défense, les innocents…
Le patriarche a régné sur sa femme et ses enfants : les fils sont vite partis ailleurs et la fille ainée a suivi, sans retour.
Sont restées Jeanne et Gaétane, sous la férule du vieux, elles ont fait le dos rond. Différentes l’une de l’autre, mais liées à jamais par ce terrain hérité à condition d’y construire leur deux maisons. Le patriarche assurait ses vieux jours, sa femme se mourait.
Le drame couvait déjà, le terrain était miné et j’ai été le déclencheur bien malgré moi, tout n’a pas explosé en un seul jour, non les fissures se sont installées et ont pris leur temps.
Pourtant ce n’était qu’un accident, comme tous les accidents, une minute d’inattention dans une vie de labeur, toute la semaine au travail et le week-end à construire les maisons, celles qui auraient dues abriter le bonheur.
Le silence n’est pas seulement un chape de plomb, il oblitère tout.
Les mots tus, tuent.
Comme l’arsenic présent partout, sans odeur et sans goût, la violence s’infiltre, se diffuse de l’un à l’autre, surtout chez les plus petits qui assistent impuissants, rage au cœur d’être trop petits.
Trop petit, je n’ai pas les mots pour dire tout ce que je ressens, heureusement, sur mon nuage, j’ai rencontré Tom Noti, en haut des montagnes et son doux regard m’a encouragé à livrer ce qui me ronge depuis des années.
Je lui ai demandé comment je pouvais demander pardon d’avoir provoqué toutes ces catastrophes en avalanche. Après m’avoir écouté attentivement il m’a dit que je n’étais coupable de rien.
Il dit que parfois les adultes sont empêtrés dans une vie qui les dépasse, le malheur, l’orgueil et bien d’autres sentiments se mélangent et les engloutissent. Et surtout, les grands ne veulent pas dire, alors ils étouffent et explosent. Souvent, ils font comme ils peuvent.
Alors il m’a promis de raconter mon histoire, pour ma famille il est peut-être trop tard, mais pour d’autres…
Du haut de mon nuage, je sais qu’il racontera fidèlement ce que je lui ai confié, sa plume fait parler les âmes blessées, parce qu’elle est délicate et empreinte de l’humanité des plus grands.
Il trouve les mots pour que la noirceur suive le courant du ruisseau des montagnes.
Il ne cache rien, mais ses mots ont une musique qui n’appartient qu’à lui, car il sait toujours regarder vers l’horizon et quand le regard sait aller au-delà, il accompagne tous les bouleversements des âmes tourmentées, sans juger.
Il ne rendra pas beau ce qui est laid mais fera surgir des profondeurs cette humanité indispensable à la vie.
Il va vous faire pleurer ce sont les mots qui sortiront en silence.
Maintenant, grâce à Tom, je suis en paix mon cher chien à mes côtés, sa mission sur terre accomplie, ma tendresse l’enveloppe à jamais.
Hector, 4 ans pour toujours.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/09/05/temoin-de-rien/
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