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Tamanoir

Couverture du livre « Tamanoir » de Jean-Luc D' Asciano aux éditions Aux Forges De Vulcain
Résumé:

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Avis (5)

  • Quand le polar rencontre le fantastique. Père Lachaise au petit matin, 3 hommes sont abattus mais un se relève et s'enfuit avec son chat sous le bras. Tamanoir va prendre l'enquête en main en y appliquant sa méthode : le chaos.
    Un mélange de polar mafieux et de roman fantastique sous forme de...
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    Quand le polar rencontre le fantastique. Père Lachaise au petit matin, 3 hommes sont abattus mais un se relève et s'enfuit avec son chat sous le bras. Tamanoir va prendre l'enquête en main en y appliquant sa méthode : le chaos.
    Un mélange de polar mafieux et de roman fantastique sous forme de page turner, bref ça se dévore.

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  • C’est le genre de roman foutraque qu’on encense dans la @novabookbox. Normal, c’est presque de la bande dessinée réduite en prose. Il est clair que Jean-Luc A. d’Asciano ne s’est jamais remis des trouvailles et des dialogues d’un Michel Audiard ou d’un Frédéric Dard. Il n’aspire qu’à s’en...
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    C’est le genre de roman foutraque qu’on encense dans la @novabookbox. Normal, c’est presque de la bande dessinée réduite en prose. Il est clair que Jean-Luc A. d’Asciano ne s’est jamais remis des trouvailles et des dialogues d’un Michel Audiard ou d’un Frédéric Dard. Il n’aspire qu’à s’en rapprocher. Il y parvient parfois (ex : pages 84, 92, 116, 119). Mais un bouquet de bons mots ne suffit pas à faire un feu d’artifice. Le roman démarre pourtant sur de bonnes bases avec un héros atypique bien campé (le tamanoir), des personnages secondaires au caractère trempé dans le truculent et une intrigue prometteuse sur fond d’arnaque au RSA. Et que dire du décor ? Le cimetière du père Lachaise, si propice au mystère et au mystique, est le cadre idéal pour des embrouilles d’envergure. Mais sans crier gare, l’auteur nous embarque dans une histoire abracadabrante, où le fantastique confisque au réel sa part de poésie. J’ai pensé un instant qu’on retrouverait la magie du roman d’Anatole France, La révolte des anges, dans une version plus noire et plus contemporaine, dans une langue libre et déliée qui n’aurait pas nui. Mais non, l’auteur va jusqu’au bout de son délire potache, à la sauce Marvel. Il se fait plaisir l’animal : il le révèle d’ailleurs dans ses remerciements (de grâce, arrêtez de nous dire pourquoi vous écrivez !), avouant que son roman est né d’un pari entre potes. Sans moi.
    Bilan :

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  • Chez Aux forges de vulcain, ils ont une ligne éditoriale très précise: ils croisent les genres, ils bougent les lignes, ils refusent la catégorisation.
    Et pourtant, en lisant les premières pages de Tamanoir, je me suis retrouvé face à un polar français assez classique avec tous les codes du...
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    Chez Aux forges de vulcain, ils ont une ligne éditoriale très précise: ils croisent les genres, ils bougent les lignes, ils refusent la catégorisation.
    Et pourtant, en lisant les premières pages de Tamanoir, je me suis retrouvé face à un polar français assez classique avec tous les codes du genre. Un meurtre, enfin deux, ou presque trois, un enquêteur à forte personnalité, Paris, ses troquets, etc... Alors oui instantanément je pense au Poulpe, notre Tamanoir a tout du antihéros libertaire, du redresseur de torts, du marginal revenu de tout mais pas de quelques principes bien ancrés, du justicier sans armes très concerné par le monde qui l'entoure.

    Mais les codes étant fait pour être explosés, on sent bien en s’enfonçant dans le livre que tout le schéma traditionnel du policier est en train de partir en cacahuète. Notre gentil petit polar franchouillard se teinte soudainement de fantastique. Les stéréotypes du genre sont détournés, ça décale, ça hallucine. On y perd ses bons vieux repères mais on y gagne en plaisir et en profondeur. Terminée l’enquête planplan qui n’est en fait qu’une excuse pour parler de sujets plus profonds. Le propos est sociétal, politique, tout en gardant la dérision «poulpienne » ou « tamanoiresque ». Le terme de farce policière prend tout son sens.

    Texte hybride dont je ne vous dirais sciemment rien de plus, Tamanoir est une grosse et bonne surprise dans mes lectures estivales. Le seul hic c’est que j’ai maintenant très envie de lire « Souviens-toi des monstres » du même auteur.

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  • Autant l’avouer tout de suite, je suis actuellement dans un cycle de lectures à des années-lumière de mes habitudes. Après un roman policier argentin et un ouvrage historico-fantastique chilien, je viens de refermer le polar déjanté, drolatique, fantastique aussi, de Jean-Luc André d’Asciano...
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    Autant l’avouer tout de suite, je suis actuellement dans un cycle de lectures à des années-lumière de mes habitudes. Après un roman policier argentin et un ouvrage historico-fantastique chilien, je viens de refermer le polar déjanté, drolatique, fantastique aussi, de Jean-Luc André d’Asciano "Tamanoir".

    Je ne vais pas vous dire que ce fut un coup de cœur, mais j’ai été bluffée par une écriture censée ne pas me convenir et qui pourtant a fait mouche. Les quelques premières lignes ont pourtant une facture des plus classiques : "Les chapelles se dressent les unes contre les autres, incongru charivari de pierre suggérant qu’ici fut une ville aux proportions perverties…", nous sommes au cimetière du Père Lachaise. Et puis tout change : trois meurtres ou plutôt deux puisque l’une des victimes se relève et s’enfuit accompagnée de son chat. Bizarre, vous avez dit, bizarre ? Et ce n’est pas fini. Lorsque Nathanaël, alias Tamanoir, détective privé d’un drôle de genre apprend cette nouvelle dans le journal, il décide de fouiller…

    Du coup, tout s’accélère : le nombre de personnages, de toutes nationalités, tous aussi étonnants les uns que les autres, les situations abracadabrantesques, les coups de feu. Mais, ce n’est pas tant l’enquête, menée à sa façon par un Tamanoir aux idées spéciales "La probabilité de trouver un indice oublié par un condé est minime. Là n’est pas le propos. Le Tamanoir flaire le vent, écoute le chant de la terre qui, toujours, quand elle boit le sang des hommes, crie le nom de l’assassin." qui m’a intéressée, que l’écriture, je l’ai déjà dit, absolument délirante. Elle fait de ce roman un ouvrage drôle à plus d’un titre. Drôle parce que étonnant tant chaque situation est inattendue, mais drôle aussi au sens de comique tant le talent de l’auteur est grand pour utiliser des formules à l’emporte-pièce des plus hilarantes.

    Je l’ai dit, je ne suis pas férue de ce genre de littérature et pourtant j’y ai pris du plaisir. C’est vous dire si les amateurs de polars à la "San Antonio" ou encore amoureux du "Poulpe" – l’auteur en parle dans ses remerciements – apprécieront. Ce personnage de Tamanoir pourrait devenir récurrent, je le verrai même tout à fait à sa place au cinéma ou dans une série télévisée.

    Un récit surprenant mais désopilant.

    https://memo-emoi.fr

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  • Malicieux, délicieux comme un bonbon fondant en bouche, « Tamanoir » est rusé comme un renard. Ce roman est avant tout un chef-d’œuvre d’écriture. Prenez le temps de le lire ! D’admirer le ciselé, les regards de Jean-Luc A. d’Asciano dans un filigrane beau à couper le souffle. Et plus que tout,...
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    Malicieux, délicieux comme un bonbon fondant en bouche, « Tamanoir » est rusé comme un renard. Ce roman est avant tout un chef-d’œuvre d’écriture. Prenez le temps de le lire ! D’admirer le ciselé, les regards de Jean-Luc A. d’Asciano dans un filigrane beau à couper le souffle. Et plus que tout, cette quasi troisième lecture qui rend hommage à l’intelligence des cœurs. « Tamanoir » est un palais d’honneur, digne d’un génie évident. Les genres littéraires s’emboîtent. Tout est si clair qu’on est d’emblée en transmutation dans une histoire qui file à 100 à l’heure. « Des escargots cheminent entre les flaques d’ombres, évêques d’un monde invisible adorant un dieu à l’image difforme, sans doute carnivore et versatile » « Car ceci est un cimetière aux chapelles convoquant tantôt un gothique théâtre tantôt une architecture égyptienne rêvant à l’immortalité des Pharaons-maccabées, ou, encore une géométrie apaisante - sphère, triangle, forme abstraite signifiant quelques gisants francs-maçons. » N’est- t-elle pas belle cette histoire qui s’annonce, avant de pénétrer subrepticement dans ce fonds trouble sans crainte aucune ? Ici, nous sommes bien dans un policier des plus noirs, serré comme un café fort, avec des touches de glauque. Mais qu’importe ! Même pas mal, même pas peur ! On aime d’emblée le protagoniste (presque) principal, Nathanaël Tamanoir. Cet homme est quelque peu marginal, nihiliste et anarchiste. C’est une personne intègre sur qui on peut compter. Il penche du côté des exclus, des exilés, des estropiés de la vie. Pour cela, on l’adore de suite. De plus il s’instaure des rituels chaque jour. Visite le même café « La tentation de Saint-Antoine », lecture d’un canard en main. Et là, les amis, on approuve les sous-entendus d’un auteur qui s’amuse autant que nous. Surnommé Tamanoir (symbole quand tu nous tiens !) il va lire un fait divers, deux meurtres et la disparition d’un SDF mythique. Les faits se sont déroulés au cimetière Du Père Lachaise. Et là tout s’emballe, devient frénétique. L’ambiance change de ton, vire ses couleurs arc-en-ciel en gris foncé. A contrario on aime autant cette glaise littéraire. Le mystique est révélé. Le machiavélique est apprivoisé et ronronne dans les lignes. Nous avons affaire aussi à un chat ! Pas n’importe lequel. Ce dernier est une métaphore. Un emblème puissant du diable, de cet étrange qui pourrait faire frissonner. Même pas ! Quant à notre SDF qui a disparu il est la dualité vêtue. L’autre versant de l’histoire révèle les diktats et l’envers du décor du corpus des SDF avec ses organisations parallèles, les mafieux qui détournent des fonds. La sociologie de ces êtres est dévoilée par Jean-Luc A. d’Asciano. On ressent une grande humanité de l’auteur pour ces êtres abandonnés à leur sort et bien plus encore. Malgré le sombre, ce roman noir est loyal. Profondément altruiste. Il faut chercher loin sous l’écorce. La beauté s’élève. « Le père, c’était un saint. Manouches, tziganes, bohémiens, il y a plein de genres de Roms, des sédentarisés peinards, des sédentarisés en bidonvilles, et d’autres encore du voyage, genre des SDF de tradition…. Quand on s’installe au Louvre, nous, c’est pas une baraque à frites qu’on monte. C’est un cercle géant, ça vaut bien une pyramide non ? » « Tamanoir » donne les clefs. Il faut avant tout ne pas craindre cet humour noir qui frise le caustique. Les rires aiguës d’outre-tombe. Un SDF étrange, mystique qui lit les lois d’un diable parabolique et plus encore. D’un seul éveil au risque du réel « Tamanoir » se gorge de cette invisibilité. Et là, tout tremble sous la maturité d’un langage beau jusqu’au summum. « Des camps d’installent dans l’est de Paris. Des migrants. Des mineurs. Une humanité complète, avec ses anges, ses démons, et son entre-deux commun à toute l’humanité. Que faire ? « Tamanoir » est un fleuve gorgé de vie, de sa criante mise à nue. Ce roman noir, digne d’un film en version 3D est unique en son genre. Ecoutez les grincements des portes, descendez dans les escaliers de pierres, dans ce glacé sombre. Ce grand livre est un sacré pas de côté. Une aventure satirique, ésotérique, caustique, attentionnée aussi à la cause des plus faibles de ce monde. C’est une chance de lecture tant son originalité est un cahier du jour. On voudrait après le point final boire un café à « La tentation de Saint-Antoine » avec Nathanaël. Et il dira sans doute…Publié par les majeures Editions Aux forges de Vulcain.

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