Etre femme dans l'univers du surf fut longtemps et jusqu'à récemment une inepsie. Malgré quelques pionnières dans la Californie des années 20, la vraie première figure féminine qui marqua son époque fut Kathy Kohner, plus remarquée cependant pour son rôle de groupie que de surfeuse émérite. Le rôle des femmes aboutit presque naturellement à celui de "surf widow", sorte de veuve du surf attendant des heures et sans la moindre complainte que son petit ami sorte de l'eau. L'exigence de ce sport opérait de toute façon une sélection physique jamais à l'avantage des filles. Les années 70 qui lancèrent le professionnalisme, mirent un terme à leur exclusion relative. De 1977 jusqu'aux années 90, certaines d'entre elles surent même se faire un nom dans un milieu hautement phallocrate.
Si le surf au féminin passe par la compétition, il est surtout une forme d'expression grâcieuse, un art plastique majeur Stéphane Cohen nous montre qu'aujourd'hui, chaque spot a sa princesse. Certaines ont dû emprunter à l'arrogance masculine pour se faire une place. L'émancipation des femmes dans l'eau, bien loin de pacifier les spots, a réduit encore plus la marge de manoeuvre de chacun. Le temps n'a appris aux hommes qu'à cohabiter un peu plus quand il a appris aux femmes à exister enfin.
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