"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Joan a le coeur brisé. Voilà plus d'un an qu'elle s'épuise à chercher son mari, Victor, qui a disparu dans la nuit le soir où il a suggéré de vendre à des promoteurs la terre ancestrale qu'elle a héritée de son père. Depuis, elle sillonne les routes de la baie géorgienne, décidée à savoir si Victor est mort ou s'il l'a simplement quittée, comme le pense sa communauté métisse.
Elle croit l'avoir retrouvé quand, après une soirée trop arrosée, une voix familière l'attire dans une tente d'évangélistes dressée au milieu d'un parking, mais l'homme qui apparaît devant elle n'a de Victor que les traits. Pourquoi ne la reconnaîtil pas ? Et qui est ce révérend Eugene Wolff dont il dit porter le nom ?
Aidée de ses deux complices, un adolescent fan de Johnny Cash et une vieille femme aux remarques aussi sages qu'inconvenantes, Joan se mettra alors en quête de rappeler à cet inconnu qui il est vraiment. En chemin, elle découvrira que les monstres qui peuplent les légendes de son enfance peuvent prendre différentes formes et que, derrière les paroles bienveillantes de la congrégation du révérend Wolff, se cache un projet d'expropriation qui menace une fois encore sa communauté.
S'inspirant de la figure du rugaroo, cette créature mi-homme mi-loup qui hante l'imaginaire métis, Cherie Dimaline nous offre un roman palpitant, porté par le chagrin et la fureur d'une femme qui refuse d'accepter la perte de ses terres, de ses racines et des siens.
Première immersion au sein d’une communauté autochtone que je ne connaissais pas jusqu’alors : la communauté Métis, vivant au Canada par la plume d’une auteure, elle-même issue de celle-ci, dans la baie Géorgienne, en Ontario.
Thriller aux échos fantastiques, j’ai particulièrement apprécié d’apprendre beau-coup sur le folklore de cette population. On y ressent l’attachement de l’auteure. Le style d’écriture est vraiment très agréable et la traduction offre un texte à la fois fluide et consistant.
Joan est sans nouvelle de son époux depuis onze mois et sept jours. Elle s’escrime vainement à le rechercher et comprendre cette disparition. Elle ne sait pas s’il est toujours vivant, s’il la simplement quittée ou s’il lui est arrivé quelque chose. Elle ne perd pas espoir et y met toute son âme. Un jour, elle tombe par hasard sur une congrégation religieuse donnant des séances de prières de façon itinérante. C’est là qu’elle reconnaît son époux. Pourtant, ce dernier prétend ne pas la connaître. Pourquoi? Que lui est-il arrivé durant tout ce temps?
Alors que j’aime particulièrement les polars et thrillers anglo-saxons, ceux écrits par des auteurs canadiens sont assez peu nombreux dans ceux que j’ai déjà lus ou qui se trouvent dans ma pile à lire. Cette découverte au travers de la plume de Cherie Dimaline m’a très vite séduite et j’ai adoré ce thriller !
Le suspens est vraiment bien dosé, le côté sauvage des décors m’a fait voyagé,… Franchement, je n’ai pas besoin de relever des éléments négatifs ou qui m’auraient moins plu car ce n’est tout simplement pas le cas. Véritable roman d’ambiance où la nature a une place très conséquente, tout comme les coutumes, la dernière partie se déroule alors sur les chapeaux de roue, au même titre que les thrillers que nous avons plus l’habitude de lire.
La légende du rougarou vous fera frémir et dresser les poils de la nuque. À la fois très moderne mais aussi ancrée dans les traditions, cette histoire séduira, je suis sûre, plus d’un amateur de littérature noire. Pour ma part, cela a été une excellente surprise.
Sur les terres du loup,"Une nouvelle voix entre Stephen King et Louise Erdrich".
Cherie Dimaline est une autrice originaire de la communauté autochtone Métis en baie Georgienne au Canada (les Métis sont les descendants des premières nations).
Voilà ce qui explique le parti pris de son roman qui mêle au classique thriller, les légendes de son peuple originel.
Elle a choisi de travailler sur la figure du Rougarou, créature lycanthrope qui ressemble à s'y méprendre au loup-garou que l'on connaît sans doute plus.
Tout commence donc avec Joan qui a refusé à son mari Victor de vendre ses terres ancestrales aux promoteurs. Mais depuis, ce dernier a disparu…
L'a-t-il tout simplement quittée ? A-t-il fait une mauvaise rencontre ? Elle ne s'en remet pas car il y avait malgré tout beaucoup d'amour entre eux.
Une année s'est presque écoulée…
Jusqu'au jour où une congrégation religieuse s'installe sur un parking de grande surface.
Sous la tente, elle croit apercevoir son mari. Il se ferait à présent connaître sous le nom de révérend Wolf…
Elle réussit à l'approcher mais il semble ne pas la reconnaître et lorsqu'elle retourne sur le parking le jour suivant, la tente s'est volatilisée.
Dès lors, elle n'aura de cesse que de le retrouver et faire avouer à ce prétendu révérend qui il est vraiment.
Mais est-ce dangereux ?
Qui se cache derrière cette mystérieuse congrégation ? Pourquoi Victor ne la reconnaît-il pas ?
Voilà un thriller vraiment original avec une atmosphère mystérieuse. Il a également le mérite de mettre en avant les légendes des peuples autochtones que l'on connaît finalement très peu en Europe.
Et puis en toile de fond : les conditions de vie des descendants des premières nations…
C'est à la fois drôle, moderne, incisif, un peu effrayant aussi.
En somme une belle découverte !
Résumé :
Joan a le cœur brisé. Voilà presque un an qu'elle s'épuise à chercher son mari, Victor, disparu dans la nuit le soir où il a suggéré de vendre à des promoteurs la terre de ses ancêtres. Depuis, elle sillonne les routes de la baie Georgienne, décidée à savoir si Victor est mort ou s'il l'a simplement quittée, comme le pense sa communauté. Elle croit l'avoir retrouvé quand, après une soirée trop arrosée, une voix familière l'attire dans une tente d'évangélistes dressée au milieu d'un parking. L'homme qui apparaît devant elle n'a de Victor que les traits. Pourquoi ne la reconnaît-il pas ? Et qui est ce révérend Eugene Wolff dont il dit porter le nom ?
Ce livre est un comme un conte moderne, on y retrouve le mythe du Rougarou, cet être mi-homme mi-loup, qui vous attend sur le bord de la route la nuit pour s'emparer de vous. C'est aussi un thriller où l'on suit Joan qui cherche son mari parti il y a un an suite à une dispute. Sa disparition est d'autant plus incompréhensible qu'ils filaient le parfait amour, seule leur dispute à propos de la vente des terres de Joan a porté une ombre à leur bonheur. Et c'est également un roman social avec toute une réflexion sociale sur la place des autochtones dans la société, leurs terres, leur histoire, leurs traditions qui se perdent ou sont dénigrés.
On croise toutes sortes de personnages très différents dans ce roman mais mon coup de cœur va à Zeus, ce gamin mal dans sa peau, mal-aimé par sa mère dont Joan s'occupe beaucoup et que j'ai trouvé drôle et touchant.
Bref ce roman est un bon thriller qui mélange légende ancienne et suspens.
Voici un roman qui commence comme une histoire banale, celle d’une femme qui cherche son mari disparu, ne pouvant croire qu’il l’a abandonné ou qu’il soit mort ! Peu avant sa disparition il tentait de la convaincre de vendre la terre de ses ancêtres à des promoteurs mais Joan s’y refusait. La communauté autochtone Métis à laquelle elle appartient pense au contraire que cet “étranger” a filé.
Elle sillonne sans relâche la Baie Georgienne et reconnait sa voix un jour qu’elle croise la route d’une mission qui prêche en se déplaçant avec un chapiteau. Le pasteur a la voix et le physique de son mari mais il ne la reconnait pas.
Décrit ainsi ce roman paraît simpliste mais il raconte la vie des Métis en marge de la société blanche, leurs rapport familiaux, l’alcoolisme sous-jacent mais aussi les mythes et légendes indiennes !
La légende du Rougarou prend vie, suscitée par l’ambiance brumeuse, malsaine, impalpable mais pénétrante que Cherie Dimaline tisse petit à petit autour des personnages et des lecteurs jusqu'à ce que ces derniers se demandent où se trouve la réalité !
Derrière tout ça se cachent des hommes sans état d’âme et avides qui ne pensent qu’à délester les autochtones et pourquoi pas les faire disparaître pour continuer à s’enrichir envers et contre tout !
Voici une façon très maladroite de dire que j’ai aimé ce roman, qu’il m’a remué et qu’il est impossible de la classer dans une catégorie définie : thriller, fantastique, étude sociale. Il est tout ça à la fois et surtout un roman qui crie haut et fort l’amour qu’une femme porte à sa terre, à ses ancêtres et à leur histoire mais qui a peu de moyens à sa disposition pour combattre une avidité démesurée !
#Surlesterresduloup #NetGalleyFrance
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