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Sur la courbe de nos rondeurs terrestres

Couverture du livre « Sur la courbe de nos rondeurs terrestres » de Catherine Gerard aux éditions Magellan & Cie
Résumé:

« Chaque voyage relève d'une séparation que je redoute plus que tout. Un cauchemar qui va hanter mes nuits.
Une certitude incontrôlable : tout aura disparu à mon retour. Tout le monde sera parti.
Il photographie. Des détails. Des bulles de savon qui ne volent pas. Du temps qui s'en va en... Voir plus

« Chaque voyage relève d'une séparation que je redoute plus que tout. Un cauchemar qui va hanter mes nuits.
Une certitude incontrôlable : tout aura disparu à mon retour. Tout le monde sera parti.
Il photographie. Des détails. Des bulles de savon qui ne volent pas. Du temps qui s'en va en globules évanescents.
Il serre des images de plus en plus précises, des perles jointives sans ciment, des millions de ronds qui se désagrègent en un flux que rien ne retient.
Loin et vite. Rythme modernisé implanté dans nos fonctionnements. À peine vingt-quatre heures pour s'effacer de notre temps, s'ingérer dans celui de l'autre, se dissoudre dans les nuages.
Urgent. Y retourner. Comme l'inéluctable continuité d'une année écoulée entre deux errances. Évaporée.
Je m'endors. Profondément. Je prends de l'altitude en divaguant face au vent qui me pousse. Brindille décharnée dans une forêt primaire.
Passer les frontières, ces traits noircis sur des cartes attestant de la séparation des mondes. Cicatrices imbibées dans des territoires, symboles déchirés s'empêtrant dans l'Histoire officielle que l'avion docile imprime en une traînée blanchâtre signant la trajectoire de l'oubli.
En fuite, sans boussole, l'engin métallique se contente de survoler des espaces, abandonnant à leur sort ces pauvres hommes assis dans les airs conditionnés, gelés par le froid comme figés dans leurs croyances. Engelures modernes, démangeaisons invisibles du passé. »

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