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Ni le sublime ni l'architecture ne doivent être des domaines restreints aux seuls spécialistes. Bien au contraire, ils se destinent au partage et à la cohésion de la cité.
L'étude que nous proposons, unique en son genre, tente de montrer ce qui joint essentiellement sublime et architecture. Depuis l'époque de Tibère, où le Pseudo-Longin composa probablement la Lettre-traité qui en fit le premier éloge, jusqu'aux propos contemporains qu'il suscite, le sublime s'entend généralement comme l'expérience principielle de la vie humaine.
On peut prétendre rapprocher un tel zénith vital de l'architecture lorsqu'elle est conçue selon son sens fondateur, si l'on prend au sérieux le mot architectonia marquant son apparition. Assemblage d'archè et de technè, il fait entendre la signification originelle d'une production du principe. Le sublime réalise donc l'épreuve de ce que l'architecture manifeste.
Il ne s'agit pas, avec le sublime, d'analyser une catégorie esthétique particulièrement intéressante et séduisante, mais de chercher à reformuler l'esthétique tout entière. Nous soutenons que l'esthétique philosophique n'est pas à même de livrer le sens de l'architecture, et même, qu'à l'inverse, la prise en considération de l'architecture peut fonder l'esthétique, et agir ainsi en faveur d'un nouvel ordre de la cité.
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