Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
À Strega, à travers les montagnes et la végétation, neuf femmes de dix-neuf ans empruntent le téléphérique qui rejoint l'Hôtel Olympic surplombant la petite ville.
Elles y sont formées à recevoir et servir des clients qui ne viennent jamais. Dans l'attente, le temps s'étire et prend un goût de bonbons et de cigarettes. Une sororité résistante s'installe comme un rêve dans le luxe des salles vides. Alcool d'amande, cerises, vodka et boules de gommes accompagne l'indolence de ces jeunes filles rebelles qui vivent dans la lumière brillante du grand parc de l'hôtel. Un jour, l'une d'elle disparaît. Elle a été assassinée, toutes le pressentent, car depuis l'enfance elles le savent, la vie d'une femme peut se transformer à tout moment en scène de crime.
Dans un style exceptionnel, d'un onirisme sensuel à mi-chemin entre l'univers de Zelda Fitzgerald et le cinéma de Sofia Coppola, Strega raconte l'histoire, empreinte de lait et de sang, de neufs femmes qui choisissent la liberté.
Premier roman de Johanne Lykke Holm, dans une ambiance gothique et onirique, une histoire troublante, une sensation, une lecture qui nous sort de notre zone de confort. Un livre entre Twin Peak, Suspiria et Paradise Hills.
Un huis clos scandinave déroutant aux accents tragiques qui distille un poison lentement. Une ambiance étouffante, du mystère et des zones d'ombre, l'exil et des portraits de femmes.
Une lecture à la fois envoûtante que frustrante.
"Quand je pense que nous aurions pu passer une vie entière sans nous rencontrer, un poids me traverse, quelque chose à la fois de terrible et d'excitant. Imagine-toi, quelle triste vie. On aurait aussi bien pu naître pierre. Une pierre volcanique qui se referme sur elle-même comme dans la mort."
Tout d'abord je tiens à remercier lecteurs.com et les éditions La peuplade pour l'envoi de cet SP.
Neuf jeunes femmes vont travailler à l'Hôtel Olympic pour apprendre à devenir de véritables femmes au foyer. Peu à peu, elles vont tisser des liens entre elles mais sont-ils sincères ? on peut se poser la question lorsqu'une d'entre elles disparaît toutes pensent qu'il s'agit d'un assassinat.
La lecture de ce roman n'est pas aisée. Dès le départ, on ressent un mal être, une ambiance bizarre. Comme s'il y avait quelque chose dissimulé qui s'ingénie à faire que rien ne fonctionne comme il le faudrait. On cherche qui est Strega, ce qui signifie sorcière en italien.
Là, on a la sensation qu'il y a un esprit, un poison qui se distille peu à peu. La malaise vient il de ces filles ou de ce qu'on attend d'elles ? ou encore de cet environnement très patriarcal qui les incite à développer une sororité pour avancer ?
Je ne sais pas si j'ai aimé ce roman. Il ne se passe pas grand chose dans ce quotidien : des journées répétitives, identiques. Seules changent la pensée et la réaction que deux/trois protagonistes. Cela donne la sensation d'être en position de voyeur qui laisse faire les choses. On ne peut pas le lâcher car on veut comprendre où l'auteur veut nous emmener.
https://quandsylit.over-blog.com/2023/07/strega-johanne-lykke-holm.html
"Plus tard, j'ai appris que Streda était un cabinet d'horreurs, où tout s'était figé dans une forme désagréable. J'ai appris que Streda était des forêts profondes dans une lumière rouge."
Un miroir.
Une femme.
De la buée.
Un hôtel, des odeurs, la mer, un ballon, le soleil, des photos, un savon bleu, un rouge à lèvres, du papier, des répétitions, un escalier, une pierre de lune, une rue, le bar laitier, une gare, des montagnes, une horloge, un village... Faire ce qu'on lui a demandé de faire, avoir les mains qui tremblent, s'avancer dans l'obscurité, être réunies au centre de la pièce, respirer profondément, des règles à respecter, être des travailleuses saisonnières... Un dortoir, un uniforme, un registre, se raconter, des jeunes femmes, se préparer à une certaine vie, de la monotonie, de l'apprentissage, de la tristesse, de la lecture, un prieuré, se trouver, le contrôle, la punition, des nonnes, des rêves, des rires, des chambres fantômes, un dur labeur, une pièce de théâtre, un doux silence, des instructions, une lumière intense, un cercueil...
Je vous remercie vraiment lecteurs.com (pour les amoureux et les amoureuses des livres) et les Éditions de la peuplade (des livres phares depuis 2006) pour ce roman à l'atmosphère étrange, irréelle, pesante et secrète.
Le style de l’auteure est intime et intense, entre lumières et ombres.
"Une personne jeune et seule en route sur le chemin de la vie."
Neuf jeunes femmes se rencontrent à l’Hôtel Olympic, perdu dans les montagnes italiennes. Elles sont venues y apprendre les métiers de l’hôtellerie mais surtout tout ce que doit savoir une jeune femme : la propreté d’une maison, la préparation des repas, le service ainsi que le respect d'une discipline stricte. Les filles nettoient, repassent, font les lits, préparent ce grand hôtel vide dans l’attente des clients. Mais il n’y a jamais de client. Elles font tout cela sans but, sans raison. La narratrice est l’une d’elles et décrit chaque activité, mais aussi les odeurs, les sons, les goûts, les pensées indicibles dans une atmosphère qui oscille entre onirisme, étouffement et incertitude.
Je suis passée à côté de ce texte singulier. C'est trop ambigu, on ne sait pas exactement ce qui se passe, ce qui relève de la vérité, du rêve ou du cauchemar. J'ai pourtant apprécié l’aura de ce livre et son décor intemporel mais je n’ai pas compris les intentions de l’autrice et au final l'histoire en elle-même m’a échappé.
« Strega » envoûtant, le sacre d’une littérature évocatrice. L’effusion sensorielle et intrinsèque.
Il faut lire doucement ce chef-d’œuvre et étreindre Strega.
Lieu où l’atmosphère dans ce hors-temps est un voile métaphysique frôlant un visage d’une femme.
Ténébreux, superbe, alloué à la magnificence d’un style unique qui happe et ne lâche rien. Strega, nid d’aigle au sommet d’une montagne. Village des cimes, éloigné du monde d’en bas. Sa hiérarchie de silence, de solitude et de sévérité. Ses mystères à flanc de sensations. Un lac noir, au plus près, anneau encerclant cet espace magnétique et sombre.
Paraboles qui se lovent subrepticement, insistantes et significatives.
Ici, l’Hôtel Olympic, où le fantastique, l’ésotérisme est un plafond de verre, où tout se transforme et l’étrange advient. Double langage et toile de fond d’une trame captivante et risquée. Ce texte grandiose, vif, est admirable dans son ressac poétique, imagé à la minute même à l’instar d’un film au ralenti.
« Strega était des filles qui se tressaient les cheveux les unes aux autres d’une façon particulière. Des filles qui transportaient des grosses pierres à travers les montagnes…Strega était une veilleuse qui éclairait la plus laide du monde. »
Neuf jeunes femmes de dix-neuf ans sont sélectionnées pour travailler durant une longue saison à l’Hôtel Olympic. Filles pauvres, la condition éreintée, la rigueur au garde-à-vous, dévouées et attentives à l’apprentissage comme futures femmes au foyer. La domesticité pour avenir. Elles font bloc, siamoises, gestuelles complices, la sensualité dévorante et insoumise. Les amitiés particulières, neuf dans un dortoir tiré à quatre épingles, où les regards semblent deviner les ombres sournoises et assassines. L’uniforme muselière, les rites ménagers.
« En uniforme j’avais l’air d’une femme capable…On a l’impression de traverser une maison close, un endroit où la nuit est éternelle et où tout s’opérait sous le couvert de l’obscurité. Des scènes étranges où une fille se penche en avant dans une robe de mariée immense. »
Un prieuré à portée de vue. Des nonnes mutiques et sourdes. Taire le ressenti, les jeunes filles désignées d’office à l’invisibilité.
« Le conflit entre les nonnes et le personnel de l’hôtel était profond, mais non formulé… L’hôtel avait surgi un été, sorti de nulle part, comme quelque chose de démoniaque. »
Filles de passage, où pas un client ne survient. Les gestes appliqués aux venues improbables. Elles sont habitacles, cigarettes et rires. Lave volcanique prête à fuser. Peurs et scène de crime. Exacerbées dans cet imaginaire à en perdre la raison. Si prégnant, si sournois qu’il devient authentique, eau empoisonnée, fantasmes endormis sous les feuillages. Elles savent l’innommable, l’insondable.
Ce récit est d’ombre et de lumière, d’âpreté et de sensualité, dans une mystique qui bouleverse tout. On est en plongée dans cette idiosyncrasie, résurgence à l’identique d’une nage dans un lac glacé, profond et qui ordonne tout, des flots aux nuances, aux plausibles noyades et aux résistances.
Ce livre est profondément viril, rugueux, mais si beau qu’on en perd le souffle. L’Hôtel Olympic, thriller aux abois, à mille mille d’une carte postale estivale et olympienne. Symbole de l’emprise et des forces du mal.
« Strega » et ses inoubliables enfants , dressées pour les façades dorées et fissurées. L’histoire vigoureuse, immensément mature est percutante. Johanne Lykke Holm entraîne le lecteur (trice) au plus près d’un choc de lecture poignant et obsédant. Cette fierté éditoriale est un bel escompte hyperbolique du futur. Un livre intemporel, stimulant et parabolique. Traduit avec brio du suédois par Catherine Renaud. Á noter une photo de couverture symbolique et magnifique de Marinka Masséus, photographe à Amsterdam. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
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