80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
« (...) Avec la peau d'ours, c'est un peu la même chose. Image-objet en tant qu'ouvrage de pelletier, elle devient animal lorsque je la caresse. Ce dédoublement ne lui est pas imputable. Seul un dérèglement de mes sens peut l'expliquer. Tantôt je vois la peau, tantôt je vois l'ours. Mon lien à l'une et à l'autre n'est pas le même et pourtant la confusion se produit quelquefois. Ne m'arrive-t-il pas, en me glissant sous le pelage pour me reposer un instant, de me mettre dans la peau de l'ours ? Comme au carnaval, le masque efface les différences; tout se fait louche et équivoque.» Exhumant, de la benne aux encombrants dans laquelle elle a été jetée comme un vieux tapis élimé, une peau d'ours sans griffes ni tête, le narrateur, mû par un irrépressible élan fraternel, la recueille. Se doute- t-il qu'en adoptant cette dépouille et en ravivant son pelage, il va bousculer « les choses tranquilles » et réveiller un monde endormi ? À la vérité, lequel va patiemment apprivoiser l'autre ? L'homme ? L'ours ? Lequel, les yeux mi-clos, le museau tendu vers les astres et la mémoire errant, hiverne et s'enfonce jour après jour dans un demi-sommeil peuplé de rêves étranges et de souvenirs enfouis ? Enfin auquel des deux attribuer ces empreintes, griffures dans la coulée ou signes d'encre abandonnés sur la page, immémoriales traces de la fuite éperdue des bêtes ?
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