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Ces deux mots simples, mais riches d'évocations, Henri Corbin les a empruntés à l'illustre poète guadeloupéen pour raconter les premières années de sa vie.
La même île les a vus naître, mais les milieux qui les ont accueillis sont différents. Différentes seront les visions qu'ils en auront, pas seulement à cause du temps historique qui les sépare, mais aussi parce que les situations de départ, les origines, les conditions de vie, sont fortement séparées. Le monde préservé de l'enfant Alexis Léger, qui deviendra Saint-John Perse, n'est pas celui de l'enfant Henri Corbin et les destinées qui au départ sont censées leur être offertes, ne sauraient être les mêmes.
Certes, tout homme, dans le déroulement de son existence, dispose d'une marge de liberté qui lui ménage un en-deçà ou un au-delà de ce que sa naissance pourrait lui imposer là réside, pour le lecteur le prix du témoignage d'Henri Corbin sur lui-même : il y révèle comment, malgré un début dans la vie plein d'aléas et d'angoisses, peut se dégager la voie de l'accomplissement, surtout si on a eu recours aux ressources de l'esprit et à la création.
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