"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ils se sont rencontrés un soir de printemps. Elle est devenue sa maîtresse. Il l'a initiée au maniement des armes. Il lui a fait cadeau d'un revolver. Elle lui a tiré une balle entre les deux yeux. On n'a jamais vraiment su quel était son mobile. Après avoir tué l'objet de son amour, on ne sait jamais pourquoi on a fait le contraire d'aimer.
le style de R Jauffret est percutant dans la façon de raconter cette histoire tirée de faits réels.l histoire glauque du banquier Stern et de sa maitresse qui l'assassinat. Le fait de donner la parole à cette dernière rend ce récit
troublant entre un homme de pouvoir, riche, et obsédé sexuel et une femme amoureuse et prête à tout pour le garder.
Ce récit, même s’il s’inspire d’une histoire réelle, perverse et sordide, ne tombe jamais dans la vulgarité ou le voyeurisme. Au contraire, Régis Jauffret entraîne le lecteur avec lui. Il imagine la relation fusionnelle entre deux êtres, montre à quel point une telle relation peut détruire les protagonistes et met en exergue cette fascination/répulsion qu’ils éprouvent tous deux pour leur relation sadomasochiste. Il réussit si bien à entraîner le lecteur avec lui qu’à la fin, on en ressort forcément remué...
J'ai découvert cet auteur avec ce livre que j'ai beaucoup apprécié.
C'est le second livre de Régis Jauffret que je lis. "Asile de fous" m'avait laissé une excellente impression, j'ai bien aimé celui-ci également.
La narratrice s'appelle Betty mais ce n'est apparemment pas son vrai prénom. De sa cellule carcérale, sur un ton calme et détaché, elle livre sa confession, celle d'une femme qui a tué froidement son amant avec qui elle entretenait une relation sado-masochiste, le meurtre étant l'apothéose orgastique de leur relation délétère. Betty l'avait rencontré à l'issue d'un dîner d'affaires dont elle était le "dessert" avec d'autres call-girls. Il était banquier, milliardaire débauché, homme d'affaires sans scrupules, usant de son pouvoir pour broyer tout ce qui se mettait en travers de sa route. Il l'a brutalisée, elle l'a giflé, il a aimé ça et leur histoire infernale a commencé, un bras de fer amoureux (?) complexe et destructeur. Qui est victime et qui est coupable ?
Avec une écriture brute et intense, l'auteur nous livre une réflexion sur le pouvoir, l'argent, le sexe et les sentiments.
Ce roman a fait polémique car Régis Jauffret s'est inspiré de l'histoire Stern et les héritiers l'avaient assigné en justice ainsi que son éditeur pour la violation de leur vie privée pour finalement renoncer à faire interdire le roman. Mais l’auteur avertit le lecteur dès le début : tout cela n'existe pas, "la fiction éclaire comme une torche" mais "la fiction ment", "ne croyez pas que cette histoire est réelle, c'est moi qui l'ai inventée".
Partant d'un fait divers (un célèbre banquier retrouvé mort, en combinaison latex), Jauffret nous offre, malgré les apparences, sexe et argent, une véritable histoire d'amour. Et le ton est juste, la progression interessante.
La narratrice nous raconte sans concession ni provocation le rapport de force dans la relation amoureuse et érotique.
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