Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Années 1930, Smoky Mountains. George Pemberton, riche exploitant forestier, et sa femme Serena forment un couple de prédateurs mégalos, déterminés à couper tous les arbres à portée de main pour accroître leur fortune. Mais le projet d'aménagement d'un parc national, pour lequel l'État convoite leurs terres, menace leurs ambitions. Pemberton s'emploie à soudoyer banquiers et politiciens. Sans états d'âme, Serena a d'autres arguments : le fusil, le couteau, le poison, et un homme de main dévoué... Après Un pied au paradis, Ron Rash nous propose un drame élisabéthain sur fond de Dépression et de capitalisme sans foi ni foi. La nature, hostile et menacée, s'y mesure âprement aux pires recoins de l'âme humaine.Ron Rash signe ici une version sauvage de la tragédie grecque, au coeur des montagnes boisées de la Caroline du Nord. Dominique Artus, Le Point.
Après avoir lu Plus bas dans la vallée de Ron Rash, ouvrage composé de six nouvelles et d’une novella dans laquelle il reprend un personnage de son roman précédent, Serena Pemberton, j’ai voulu en apprendre davantage sur cette héroïne implacable et me suis donc plongée dans la lecture de Serena.
Le récit se déroule dans les années 1930 dans les Great Smoky Mountains.
Après trois mois passés à Boston, Georges Pemberton, riche exploitant forestier, regagne les montagnes de Caroline du nord accompagné de Serena qu’il vient d’épouser.
Sur le quai de la gare l’attendent ses deux associés. Est également présent pour lui demander des comptes, Abe Harmon accompagné de sa fille Rachel, 17 ans, qui attend un enfant de Pemberton. Dans le duel au couteau qui les opposera, Harmon perdra la vie.
La belle et cynique Serena et son puissant mari forment un couple vorace à qui rien ne résiste. Portés par une ambition illimitée, ils sont déterminés à abattre tous les arbres à leur portée pour accroître leur fortune. Un projet d’aménagement d’un parc national, pour lequel l’État convoite leurs terres les contrarie quelque peu.
Ils n’épargnent personne, parviennent à leur fin faisant plier à leur volonté, sans aucun scrupule, aussi bien les ouvriers que les banquiers ou les politiciens concernés, et le shérif lui-même. Fusil, couteau, poison et un homme de main dévoué dont la mère est voyante sont utilisés sans état d’âme par la séduisante et effrayante Serena. Leur projet est de continuer leur juteux commerce que représente l’abattage des arbres, au Brésil, un pays où les ressources sont encore vierges et où l’attitude vis-à-vis des hommes d’affaires est très permissive.
Le roman situé au lendemain du Krach de 1929, rend compte avec une extrême réalité du chômage massif qui s’est installé dans le pays avec un flot d’hommes affamés qui erre sur les routes, en quête d’un travail et des patrons encore plus avides de faire fortune et qui se lancent dans une exploitation frénétique et violente de la forêt. Ron Rash n’en oublie pas pour autant les ruraux, les paysans qui vivent dans ces contrées.
Comme dans tous les romans de Ron Rash, les descriptions des paysages grandioses et sauvages des Appalaches sont de véritables et somptueux tableaux que malheureusement ce prédateur qu’est l’homme ne songe qu’à s’approprier.
C’est avec beaucoup de talent que l’auteur nous fait partager son amour de la nature.
Chaque arbre abattu a été pour moi comme un coup au cœur et pourtant j’ai frémi et eu du mal à supporter les conditions effroyables dans lesquelles travaillaient ces bûcherons, dangerosité à laquelle s’ajoutaient le froid et les crotales. Et pourtant, crise économique oblige, si l’un des hommes était estropié, ou mourrait, ils étaient nombreux en bas, à espérer être celui qui le remplacerait…
Le personnage de Rachel, évoqué au début de roman va rapidement lui donner une allure de thriller. En effet, la machiavélique Serena va poursuivre de sa haine implacable l’enfant que son mari a engendré avant leur rencontre et que lui, semble vouloir protéger.
Avec cette course-poursuite, Ron Rash réussit à nous tenir en haleine tout au long du récit. Le machiavélisme de Serena opposé à la modestie et à l’innocence de Rachel prête à tout cependant pour sauver son enfant rendent le roman très addictif.
Serena de Ron Rash est un roman passionnant mais très dur qui met en exergue les pires recoins de l’âme humaine.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/10/ron-rash-serena.html
L'action se situe en Caroline du Nord (les Appalaches) pendant la Grande Dépression (1930) aux états-unis.
Pemberton, riche exploitant forestier, déboise et déforeste sans limite. Un capitalisme extrême qui détruit la Nature sauvage.
Il rencontre Serena, une femme forte, volontaire qui ne souhaite pas accompagner son mari mais prendre les rênes de l'exploitation, de la région et rapidement de... son couple.
Une femme qui va surpasser son capitaliste de mari et ce sans aucun scrupule.
Assistée de son homme de main Galloway, elle s'impose comme la patronne. Extorsions, chantage, meurtres; rien ne l'empêche d'avancer.
Le cynisme de Pemberton commence à vaciller, son épouse lui fait peur.
Un roman qui ne prend son envol qu'après 300 pages. Une fois le décor planté et les personnages installés, l'action prend le pas et on ne s'ennuie pas une seconde.
2 histoires parallèles: celle de Serena et Pemberton en quête d'expansion et celle de Rachel et son bébé (le fils caché de Pemberton) en fuite pour éviter une mort programmée.
Comme souvent chez Ron Rash, la Nature est omniprésente, magnifique et violente tout comme les personnages qui y évoluent.
Un excellent moment de lecture.
Serena, femme fatale version redneck.
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J'aurais aussi pu l'intituler "La désastreuse affaire écologique d'un futur parc national".
Oui, car ici on parle d'écologie, de spéculations, de surexploitation forestière, de misère ouvrière et un peu d'affaires meurtrières.
Un peu? Euh non, en fait, je n'ai jamais vu autant de cadavres au km2 .
C'est un roman noir écrit par un spécialiste de littérature de nature writing.
Le premier "Ron Rash" que je lis! Et je suis comblée et charmée par sa plume.
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L'histoire se passe en Caroline du Nord, dans les Appalaches, près d'Asheville.
Je connais ces lieux puisque je les ai arpentés le temps d'un week-end de randonnée. J'y ai reconnu la flore décrite (rhododendrons, lauriers, laîches, chêne nain...), les différents blocs de rochers disséminés un peu partout, les fameuses montagnes bleutées (Smoky Mountains) et cette forêt qui s'étend à perte de vue.
Perte de vue? Euh, peut-être pas, hein! Puisque il y a eu une intense activité d'exploitation forestière ces cinquante dernières années. Ce n'est pas de la fiction ça!
Chaque fois qu'il était question d'abattage d'arbres, mon coeur a saigné. L'auteur pointe du doigt ce massacre sans conscience écologique, cette avidité sans nom.
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Et parlons d'un autre type de tragédie. Celui d'un couple machiavélique, sans scrupule, flamboyants dans leurs actes de malveillance. Et surtout la femme, Serena.
Quelle manipulatrice hors pair ! Son animal totem - l'aigle- étant son alter-ego dans sa façon de chasser sa proie. Sans limites.
Oh ce n'est pas elle qui va s'abaisser à tuer bien sûr, pour cela, elle utilise son homme de main.
J'ai été étonnée et choquée par cette accumulation de meurtres. Ce sont les dialogues des employés-bûcherons qui nous apprennent ce qui se passe de terrible dans ce coin perdu. Des textes savoureux dans un parler local du crû.
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Un moment de lecture époustouflant car de genre inconnu pour moi. Une prose poétique aussi avec des descriptions sublimes de la Nature. Les animaux sauvages en ligne de mire (mais qui est le plus perfide: le serpent à sonnettes ou l'homme?)
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Un message de révolte contre cet acharnement de destruction d'un équilibre si fragile.
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J'ai visionné le film éponyme après ma lecture. Quelques scènes oubliées et un peu trop mélo à mon goût.
Tout l'art de Ron Rash réside dans le fait que lorsqu'on le lit, on fait partie intégrante de son monde et on participe malgré nous à l'aventure qu'il nous propose. Dans cette nouvelle immersion au milieu des Appalaches, il nous dépeint les portraits d'une poignée de personnes aux ambitions multiples, dont la très remarquée et remarquable Serena. Actrice de second rôle au début de l'histoire, elle fait rapidement ses preuves et devient la pierre angulaire de toute la communauté. Grâce à un caractère fort et déterminé, elle est la maîtresse qui décide du sort des autres. Quand Serena veut, Serena obtient et peu importe la manière. Autour de ce personnage froid et pragmatique, on découvre les décors d'étendues boisées. La vie quotidienne y est rude et dangereuse. Les hommes travaillent dur par tous les temps. Mais l'avenir de cette région reste dépendant des conflits commerciaux, financiers et même sentimentaux des riches propriétaires et donc de...Serena!
L'écriture dense et agréable de Ron Rash a réussi une nouvelle fois tous ses effets sur moi. Outre une femme inoubliable, elle a créé une ambiance, un univers qui m'a déconnecté de la réalité le temps de sa lecture. Je me suis évadé dans les forêts de la Caroline du Nord des années 30, et j'ai respiré...
A lire, vraiment !Le précédent, "Un pied au paradis" était extraordinaire, celui-ci tout autant
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