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Né à Dublin (Irlande) en 1945, dans une famille qui quatre ans plus
tard s'installe à Londres, Sean Scully entre à quinze ans en apprentissage chez un typographe, suit de 1965 à 1968 des études au Croyden College of Art, puis gagne en 1975 les États-Unis au temps du minimalisme triomphant. Naturalisé
Américain en 1983, il partage maintenant sa vie entre New York, Munich et
Barcelone, où il a des ateliers. Plus de trente expositions personnelles lui ont
été consacrées. S'il s'est rapidement signalé comme un peintre éminent, dont
le travail développe le thème de la grille, de la bande et de l'échiquier, d'une
belle austérité, il est aussi graveur dans l'âme, un graveur qui, dans la tradition
des grands artistes, développe un oeuvre sur papier totalement indépendant
quoique parfaitement cohérent avec sa peinture. Aujourd'hui cet artiste, l'un
des plus célèbres de notre temps, fait don au département des Estampes et
de la Photographie de l'ensemble de son oeuvre gravé.
En un peu plus de vingt ans, Sean Scully (Dublin, 1945) est devenu un des géants de la peinture contemporaine ; il est l’héritier naturel de l’expressionnisme abstrait des années 1950 et de Mark Rothko, tout particulièrement. Ses peintures s’imposent physiquement avec intensité tout en ne dissimulant rien des coups de pinceaux qui les composent. Ce sont, de manière évidente, des tableaux résolument simples ; cependant, comme les œuvres de Piet Mondrian, ils sont plus exigeants, plus complexes, et plus beaux qu’il n’y paraît au premier coup d’œil. Je le répète souvent (mais n’est-ce pas cela enseigner ?) : l’art abstrait, bien que non figuratif, est souvent bien ancré dans le réel. Pour le comprendre, il suffit de regarder ces photos prises par Sean Scully dans la République dominicaine et de les comparer à ses tableaux structurés à coups de bandes colorées. C’est donc une clef supplémentaire pour comprendre cette peinture, presque musicale, toute en rythme et en symétrie. Mais il nous faut également invoquer un fauve comme Henri Matisse (ne serait-ce que pour « Porte-fenêtre à Collioure » en 1904) pour comprendre que l’art, ici, se veut concret, bâtisseur d’un univers chaleureux, généreux, voire incandescent. Bref, dans cette monographie riche en reproductions, l’introduction de Laure Beaumont-Maillet est parfaite par sa clarté pour nous permettre de contempler ces compositions, parfois teintées de mélancolie.
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