Thierry Girard, invité par le musée de la Chasse et de la Nature à réaliser une résidence d'artiste sur le domaine de Belval dans les Ardennes, s'y rend avec l'idée de rendre hommage à l'esprit deWalden de l'écrivain américain Henry David Thoreau.
Il espère la neige, le froid et l'ascèse, mais ne trouve que déluge et tempête fouettant ce qui s'avère être aussi un champ de bataille, celui des trois guerres qui se sont succédés, et particulièrement, là où il se trouve, celui de la défaite de 1870.
Salle des fêtes est porté à la fois par un texte de Thierry Girard à la scansion poétique et par le récit photographique d'une exploration hivernale de ce territoire de la défaite.
«j'espérais ce silence absolu de la forêt cette sidération de la nature juste après la neige lorsque le vent se tait les oiseaux aussi et que seul le bris d'un arbre ou d'une branche vient troublermais là tout s'agite pluie et ventmêlés et depuisma couche attentif aux rumeurs tournoyantes j'écoute les harpes éoliennes qui font vibrer les cordes des houppiers au sommet des hêtresmajestueux et je guette la plainte caverneuse qui s'engouffre dans le conduit de la cheminée me rappelant alors des frayeurs délicieuses d'enfant lorsque les orages de fin d'été venaient s'abattre sur la demeure qui était autrefois lamienne et dont j'avais le sentiment qu'elle pouvait résister à toute apocalypse » (extrait du texte de Thierry Girard)
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