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Comment Andreï Sakharov, le « père » de la bombe atomique soviétique, personnalité adulée par le régime en arrive-t-il à être condamné à vivre isolé dans une ville fermée aux étrangers ? C'est cette trajectoire hors du commun que l'auteur s'attache à retracer. Dés l'enfance, Andreï, né en 1921, est un être solitaire, capable de se passionner pour ses intérêts spécifiques, mais singulièrement peu doué pour les relations sociales. A titre d'exemple, il n'a
jamais appris ni à danser, ni à nager. Une faiblesse cardiaque l'empêche de se battre pendant la guerre. Il la passe dans une usine d'armement à tester l'efficacité de balles. Son engouement de jeunesse pour la physique ne l'a jamais quitté et l'a amené au sommet de la hiérarchie scientifique. Il devient à 32 ans le plus jeune Académicien soviétique. C'est précisément la bombe à hydrogène, ce fruit de son cerveau brillant, testée en 1953, qui l'amena à s'interroger sur les implications négatives de son invention. Il verbalisa ses interrogations et ses préoccupations pacifistes. Dés lors sa disgrâce fut rapide, jalonnée par le procès contre les écrivains Siniavski et Daniel et les avancées du mouvement dissident et sans doute amplifiée par l'influence de son
épouse Elena Bonner. Il personnalise sur la scène internationale l'opposition morale aux atteintes aux droits de l'homme en URSS. En 1975 il obtient le prix Nobel de la paix. Il devient alors l'ennemi numéro un du régime qui le condamne en 1980 à l'exil intérieur. Un des chapitres les plus émouvants est celui consacré à ses sept années d'exil intérieur à Gorky, où l'homme âgé, théoriquement libre de ses mouvements, est soumis à un harassement moral
incessant de la part du KGB. Il reste ainsi sans téléphone pendant une grande partie de son séjour. Lors de grèves de la faim, il subit une alimentation forcée par le KGB. Le 15 décembre 1986, Gorbatchev l'appelle et autorise son retour à Moscou. Il y poursuit son combat pour la liberté d'expression, la liberté de vote et l'amnistie politique. Il meurt en décembre 1989. L'auteur qui a traduit les mémoires de Sakharov connaît à fond sa pensée et sa vie. Son texte
témoigne de cette empathie.
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