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« À ma naissance, ma grand-mère paternelle, grand-mère Jeanne, partait de son village - Villognon (je préfère l'appeler Villaulnaie, la ville des aulnes) - et parcourait à pied le trajet aller-retour Villognon - Genac, soit 25 km. Qui aurait pu penser que j'allais refaire, 65 ans après, ce même trajet à pied, en guise d'entraînement à ce qui allait devenir le plus grand challenge de ma vie : aller de Villognon à Saint-Jacques-de-Compostelle à pied, soit 1 200 km... plus exactement de Saint-Amant de Boixe, abbaye jacquaire proche de Villognon, à Saint-Jacques, en parcourant 25 km par jour pendant près de deux mois ».
Pèlerinage symbolique pour les uns, marche incontournable pour les autres... Qui le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle peut-il encore laisser indifférent ?
Membre d'une association de randonneurs, l'auteur se devait de relever le défi. Plongée unique au coeur du patrimoine, ces deux mois d'efforts et de rencontres sont l'occasion d'un cheminement à travers les cinq sens, comme à travers le temps et l'espace, la nature, la compagnie des hommes, mais aussi à travers soi. Mêlant carnet de route et chronique historico-culturelle, conseils pratiques et réflexions introspectives, c'est un véritable voyage auquel il nous convie.
De début mai à fin juin 2009, Jacques Gros arpente 1200 km du chemin de Saint Jacques de Compostelle. Il part du lieu de son enfance, Saint Amand de Boixe au nord d’Angoulême, pour rejoindre le chemin de Vézelay à la hauteur de Sainte Foy-la-grande. En Espagne, il suit le « Camino Frances » en abattant des étapes de 20 à 25 km par jour. Il commence son périple en compagnie d’un ami qui le quitte à la hauteur de Mont-de-Marsan quand une tendinite oblige l’auteur à s’arrêter deux jours pour récupérer. Chacun son chemin, conclut-il, avant de nous faire partager ses « émotions, ses souffrances, ses sentiments et ses réflexions »…
Ce court ouvrage (117 pages avec nombre de photos et documents) ne peut pas vraiment être classé comme un témoignage, ni comme un carnet de bord, à peine comme un récit. L’auteur a tenu à suivre un plan assez singulier. Dix chapitres. Dix cheminements : à travers le temps, à travers l’espace, à travers la nature, à travers les cinq sens (la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe et le goût) sans oublier l’homme et lui-même. C’est original à première vue. L’ennui, c’est que de cette manière rien n’est abordé en profondeur, tout reste superficiel, sans humanité et même presque artificiel. Peu d’anecdotes, peu de rencontres, peu de partage. On reste dans le narcissisme, l’individualisme et l’égoïsme habituel. On a l’impression de suivre un marcheur dans sa bulle qui passe à côté de l’essentiel. Le chemin ressemble un peu à une auberge espagnole ; on y amène ce qu’on est. Mais là, où est passé son véritable esprit ? Cette ambiance de solidarité, d’empathie, d’entraide, mais aussi de joie, d’innocence et d’amitié qui règne entre les pèlerins ? Jacques Gros ne semble remarquer que les ronflements dans les dortoirs des gites et albergues, que les cyclistes qui le rasent sans crier gare et que les marcheurs bruyants qui dérangent sa sérénité. On peut se dispenser de lire ce compte-rendu sec et sans grand intérêt et lire d’autres témoignages nettement plus vivants et plus chaleureux que celui-ci. Ils sont légions !
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