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Rome, maîtrise de l'espace, maîtrise du pouvoir

Couverture du livre « Rome, maîtrise de l'espace, maîtrise du pouvoir » de Bustany aux éditions Seli Arslan
Résumé:

La Rome césarienne est l'héritière d'un long passé, marqué par une croissance anarchique de l'espace urbain, où les magistrats en exercice avaient en charge les constructions publiques, sans réel pouvoir coordonnateur ni administration.
Elle n'en est pas moins une mégalopole méditerranéenne... Voir plus

La Rome césarienne est l'héritière d'un long passé, marqué par une croissance anarchique de l'espace urbain, où les magistrats en exercice avaient en charge les constructions publiques, sans réel pouvoir coordonnateur ni administration.
Elle n'en est pas moins une mégalopole méditerranéenne dont l'autorité rayonne sur un Empire, centre de pouvoir, théâtre d'enjeux politiques lorsque l'équilibre vanté par l'historien grec Polybe au IIe siècle avant J.-C. cède la place aux ambitions personnelles et aux luttes de partis. Les nouvelles données de l'urbanisme au milieu du Ier siècle avant J.-C. - concentration des fortunes et des pouvoirs, maîtrise de vastes domaines urbains, grands programmes édilitaires - préfigurent les orientations du Principat.
Le régime augustéen et celui des dynasties du Haut-Empire ont saisi la nécessité d'une gestion de la Ville rationnelle et efficace, pour conserver incontestée leur autorité sur le monde, et ont perçu avec acuité le rôle de l'architecture comme instrument de pouvoir. Les anciens pôles religieux et politiques, comme le Forum ou le Capitole, furent ainsi délaissés et le centre de gravité de Rome déplacé vers le Palatin et les forums impériaux.
Mais l'Urbs n'est pas seulement un territoire et des monuments : c'est aussi une population bigarrée dont il faut assurer la sécurité et le ravitaillement, contrôler les activités commerciales et artisanales, entretenir la fidélité à l'ordre établi par la séduction et la propagande. Jusqu'à Commode, même si leur activité édilitaire tend à se ralentir, et même s'ils cèdent aux charmes des voyages ou de résidences de villégiature, les empereurs restent sensibles au symbole de la ville-capitale, miroir de son Empire, exportatrice de son modèle.

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