Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Tel est bien le paradoxe : Romain Gary est l'un des très grands écrivains du XXe siècle et son domaine est en jachère.
L'une des clefs d'explication est peut-être à trouver du côté du phénomène, extravagant, qu'il représente dans l'histoire littéraire : les jurés du prix Concourt l'ont couronné deux fois. En 1956 pour Les Racines du ciel, en 1975 pour La Vie devant soi. Ils ont ainsi reconnu à deux reprises qu'ils avaient devant eux une oeuvre remarquable, mais, d'un livre à l'autre, ils n'ont pas reconnu l'auteur, la plume, et ont cru couronner deux lauréats.
Reconnu et non reconnu dans un même geste, ce Gary a donc des torts : toujours à contre-pied, toujours différent, loin de l'endroit où on l'attend, autre, inclassable, courant d'une identité, d'un nom, d'un pays, d'une langue à l'autre. Insaisissable. A contre-courant et en plus moqueur, iconoclaste et volontiers porté à l'autodérision. " Minoritaire-né ", comme il se définit lui-même : dès qu'il y a groupe, école, majorité, il s'enfuit, de peur de participer à ce qu'il combat, la puissance, de peur de s'installer dans le camp des vainqueurs.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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