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Son phrasé est celui d'un garçon pressé. Les images qu'il convoque, autant de coups de feu dans l'âme. L'itinéraire de Matthieu Seel, dit « Charles », ne souffre aucun temps mort.
Sa naissance sous X, son parcours de gosse aux mille questions, qui veut grandir trop vite en espérant un jour pouvoir y répondre, ses premiers pas, puis ses premiers joints dans le 19e arrondissement de Paris où il a grandi et les jardins chics de la rive gauche où il a choisi un blase pour la vie, ses déambulations sous crack dans la rue, le métro, les parkings et sur la Colline, il les raconte.
« Charles » a vogué d'un monde à l'autre, et d'un monde à l'autre, cherchant sa place, un beau jour il a sombré. Mais Matthieu a fini par supplanter « Charles ». Sa rédemption après l'addiction, son sevrage, en équilibre sur un fil ténu, celui de l'existence, il les raconte aussi.
Rien ne dure vraiment longtemps, c'est un constat et c'est un voeu, un premier livre rare, un hymne à ceux qu'on croise sans les regarder, une trace écrite de toute la violence du monde. C'est le récit lumineux d'un garçon sensible qui avait toutes les cartes pour mourir et a choisi de vivre.
Entre Calaferte et Edward Bunker, Matthieu Seel a écrit le premier grand roman français sur le crack. Virginie Despentes Les cicatrices finissent-elles par s'effacer ? « Rien ne dure vraiment longtemps », prophétise le titre de son livre. Dans ce récit à la première personne, l'auteur raconte les sinuosités de ce parcours cabossé . Pauline Darvey, Le Parisien Sans équivalent en France, ce récit intitulé Rien ne dure vraiment longtemps mérite largement d'être lu. Camille Thomine, LiRE le Magazine littéraire Un ouvrage passionnant ! Jean-Baptiste Pattier, France 3 Ile de France Un beau roman électrique et sur le fil, qui bouleverse, nous prend à la première page pour nous laisser, à la dernière ligne, époustouflés. Victoire Vidal-Vivier, PAGE des libraires Seel avait déjà évoqué son histoire dans le podcast Crackopolis d'Arte, il se met ici à nu : c'est une question de survie. Amandine Schmitt, L'Obs Son parcours ne sera plus qu'une longue descente aux enfers, où il aurait pu mourir mille fois. Il nous le conte sans détours, sans rien nous épargner, dans une langue qui confine à la poésie... Matthieu Seel est un miraculé. J.-C. Perrier, Livres Hebdo À propos de l'auteur« Charles », c'était son blase quand, à trente ans, il racontait son quotidien de fumeur de cailloux dans Crackopolis (Arte radio). Matthieu Seel a aujourd'hui trente-neuf ans et livre avec Rien ne dure vraiment longtemps un premier récit immersif et poétique.
La descente aux enfers d'un homme addict au crack
Seconde lecture pour le prix Harper Collins et pas encore de coup de cœur...
C'est un roman-témoignage car l'auteur nous parle de sa vie, de cette période de plusieurs années terribles où il a vécu dans la rue, prêt à tout pour avoir sa dose, se coupant de tous ses proches, et n'ayant plus que la drogue comme objectif...
Ce sont des mots forts, des phrases chocs, des images parlantes et de la vraie poésie mais moi, j'ai été un peu perdue.
Je manquais de repères de temps, de personnages pour m'ancrer dans cette histoire, c'est sûrement voulu par l'auteur, pour nous immerger dans ses sensations et nous paumer autant qu'il a pû l'être mais du coup, moi au bout d'un moment j'ai saturé !
Je suis quand même hyper admirative devant la force de caractère du monsieur et le courage qu'il a pour nous en parler !
Flo_herisson 15 août 2022
Tout commençait plutôt bien dans la vie pour Mathieu. Des parents aimants, des frères et soeurs, un environnement privilégié et de bons résultats scolaires jusqu'à la révélation d'une adoption qui sape ses fondations, le pousse à la dérive. Des l'âge de 10 ans il se met à fumer, pour planer' pour s'éloigner des émotions et échapper « au champs gravitationnel de la réalité ». Au fil des exclusions de collèges en lycée, c'est l'escalade, du shit à l'ecstasy, jusqu'au crack, dévastateur. Début d'une descente aux enfers qui le conduira à la rue, le poussera au deal, au vol, et le confrontera à une violence qui lui fera frôler la mort. Ce livre c'est le récit de cette degringolade mais aussi le récit d'une rédemption salvatrice, d'un sevrage parfois aussi violent que la descente, le récit d'une vie en équilibre précaire.
Ce livre bien loin de mes lectures m'a complètement happée . Écrit dans un style sec, dans un phrasé nerveux, avec une économie de mots, il est le cri d'un homme tombé au plus bas, qui a flirté avec la mort et a connu l'enfer sur terre qu'est la dépendance. C'est vif, c'est dur, c'est sincère et ça fait froid dans le dos. On sent que tout n'est pas dit, qu'il y'a de la retenue, un souhait de taire l'intime, mais en le refermant j'éprouve un profond respect pour cet homme revenu du tréfonds des abimes. Puisse t-il enfin trouver la rédemption et l'apaisement, peut être par la voie de l'écriture.
D’aucuns diraient qu’il existe des personnes plus « faibles » (mot à connotation trop péjorative à mon goût …) que d’autres : pour ma part, je préfère utiliser le terme plus « fragiles ».
Adopté par une famille « blanche », lui-même de peau noire (comme son grand-frère et sa grande-soeur, également adoptés) l’auteur a grandi dans le 19ème arrondissement de Paris. Sur ses réelles relations avec ses parents adoptifs, il demeure relativement discret. Constatant simplement que les conditions de son adoption ne lui ont pas vraiment été « expliquées » lors de ses premières années et qu’il le regrette … Que le couple que son père et sa mère formaient au cours de son enfance s’est rapidement dégradé, qu’ils ont fini par divorcer … Qu’il y avait une certaine forme de conflit à la maison … Matthieu Seel ne s’attarde pas non plus sur sa fratrie, ni sur les (tristement célèbres frères Kouachi) qui furent ses copains de primaire, et qui – eux – prirent un autre chemin que le sien, encore plus sordide ! …
Le jeune homme dit avoir subi le racisme très tôt, ne s’être jamais vraiment senti intégré nulle part … Avoir même dérapé en fumant des joints, dès la sixième ! Et dans le 19ème arrondissement de la capitale, quand on perd pied, c’est généralement à cause de la drogue ! Descente aux enfers du côté de Stalingrad et de la Porte de la Chapelle, résilience et renaissance. Le tout raconté sans fioritures, sans chercher à se victimiser, mais avec une sincérité déroutante, révélant honnêtement ses actions passées les plus moches, avant la désintoxication … Témoigner simplement de la dangerosité de ces produits de merde …
Un terrible récit qui m’a profondément émue. Qui ouvre les yeux sur le fait que toutes les adoptions ne se passent pas forcément comme dans un conte de fée … Et on ne peut que souhaiter à Matthieu une vraie « rédemption », avec beaucoup de bonheur dans sa nouvelle vie. Parce qu’un garçon qui parle de sa grand-mère avec autant d’amour ne peut pas avoir un mauvais fond ! J’attends avec impatience cette prochaine rencontre pour qu’il nous en dise peut-être un peu plus …
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