"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En juxtaposant les réflexions de chercheurs préoccupés par les puissances poétiques et réflexives du cinéma, cette publication ouvre une profonde et très libre dynamique de recherche qui, d'un texte à l'autre, prend la forme d'un dialogue implicite.
Le rêve est moins affaire de contenu, de sens et de diagnostic que foyer réaffirmé d'"intense activité plastique". Les films conduisent à expérimenter les problèmes oniriques en termes de corps et d'énergie, de pulsions et de désir, à la fois du côté des créateurs et des spectateurs. Pour autant, la question du désir, si elle tend parfois à se fondre voire à disparaître au profit d'une célébration des processus créatifs mémoriels, n'en reste pas moins l'un des pôles majeurs de la réflexion d'ensemble.
Dans les questions qui restent en suspens, il y a celle de la part originaire et créatrice que le désir introduit au sein de l'oeuvre, et de la conjonction qu'il noue entre film et spectateur. Et celle de l'"impérieux besoin d'images" qu'évoque Francis Vanoye et auquel s'abandonne "l'homme ordinaire du cinéma" qui est peut-être moins strictement un penseur qu'un rêveur. Parmi les voies qui se trouvent ici ouvertes dans cet ouvrage, la psychanalyse est présente.
Elle est saisie dans une dynamique de dépassement qui propose de nouvelles références (César et Sarah Botella, Ernst Kris entre autres, et aussi la pensée pré-freudienne de l'hystérie mobilisée par Emmanuelle André), elle indique d'autres cadres de la réflexion esthétique : l'Asie est l'horizon du curieux film de Bill Viola Hatssu Yume, Premier rêve (1981) que Rose-Marie Godier analyse à la lumière de l'expérience du boudhisme zen ; le vaudou est un des horizons ouverts par Maya Deren, qu'évoque Anita Trivelli.
Autant de films, et de voies, qui empruntent au rêve l'expérience d'une "dilution du moi" rationnel et de son "activité discriminante" pour atteindre au terme d'une expérience temporelle et psychique une ressaisie du regard et de la réciprocité du regard entre le moi et le monde chez Straub-Huillet (G. De Vincenti) aussi bien que chez Bela Tarr et Bill Viola.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !