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Des années 1960 aux années 2000, cinq femmes cherchent leur propre voie, entre leur culture indienne et le rêve américain auquel elles aspirent.
Ranee migre avec sa famille du Bengale à New York pour une vie meilleure.
Tara, sa première fille, est admirée par tous, mais se sent obligée de jouer un rôle pour continuer à être aimée.
Sonia, sa cadette, rebelle et engagée, provoque un véritable séisme au sein de la famille lorsqu'elle tombe amoureuse.
Chantal, la fille de Sonia, talentueuse danseuse et athlète, est prise dans une lutte entre ses deux grands-mères et ses origines.
Anna, enfin, reproche à sa mère, Tara, de l'avoir forcée à quitter l'Inde pour les États-Unis et doit trouver sa place à New York.
Le fragile équilibre que les femmes de la famille Das peinent à trouver est chaque jour menacé par des blessures qui mettront des générations à cicatriser...
Des années 70 aux années 2000, une fresque familiale sur trois générations…
Appréciant beaucoup les fresques familiales et les relations intergénérationnelles, j’ai tout de suite été tentée par cette lecture qui nous plonge dans la vie mouvementée de la famille Das. Une famille qui a quitté le Bengale avant de poser ses valises au Ghana, en Angleterre, puis aux États-Unis. Ne connaissant pas la culture bengalie, j’ai apprécié d’en avoir, tout au long du roman, un petit aperçu que ce soit à travers la musique, les habits, les coutumes, les traditions familiales…
L’autrice a opté pour une narration alternée efficace et un découpage en trois parties, nous permettant de suivre les membres de la famille Das des années 70 aux années 2000. Dans ce roman choral campé par des femmes hautes en couleur, les hommes ne sont pas vraiment présents, bien qu’on ait la chance de faire brièvement la connaissance du père de Tara et de Sonia que j’ai tout simplement adoré. Gentil et aimant, il fait figure de père idéal même si son envie d’offrir le meilleur à ses filles ne lui permet pas de passer autant de temps qu’il le voudrait à leurs côtés.
Suivre trois générations, c’est l’assurance de découvrir une histoire familiale forte dans laquelle se mêlent incompréhensions, déceptions, mais aussi tendresse, complicité, pardon, et amour, beaucoup d’amour. C’est d’ailleurs quelque chose que j’ai beaucoup apprécié, car malgré les épreuves de la vie et les périodes de tempête, nul ne peut douter des liens unissant les femmes de la famille Das. On prend donc plaisir à sentir la complicité qui unit Tara et Sonia, deux sœurs qui vont devoir s’adapter à cette nouvelle vie aux États-Unis où leurs parents ont décidé de s’installer. Un pays accueillant mais qui n’est pas exempt de préjugés quant à leurs origines, des origines sur lesquelles on semble régulièrement les interroger.
De l’actrice à l’engagée, deux sœurs très différentes, mais très complices…
Habituées à voyager et à aller à la rencontre de différentes cultures, les deux adolescentes vont très vite s’intégrer, Sonia n’ayant besoin que de son carnet et d’un stylo pour se sentir chez elle, et Tara en faisant comme à son habitude : en s’appropriant un rôle qui n’est pas le sien. La télévision américaine lui sera d’une grande aide dans cette entreprise, ainsi que le talent de couturière de sa mère qui veille à ce que ses filles soient toujours à la pointe de la mode locale. Si j’ai trouvé Tara sympathique et attachante, j’ai eu un peu de mal à comprendre son besoin de porter un masque en permanence ou presque. Peut-être un moyen pour elle de se protéger et de ne pas montrer sa vulnérabilité, ou tout simplement l’expression de son goût pour la comédie et le théâtre. Un art dans lequel elle excelle !
Ouverte d’esprit, tolérante, amoureuse des livres en général, d’Orgueil et préjugés en particulier, prônant l’égalité entre les sexes, Sonia m’a d’emblée conquise. Cette forte tête, aux convictions politiques et féministes déjà bien affirmées, entrera souvent en conflit avec sa mère, au grand dam de Tara qui fera régulièrement office de médiatrice. Il faut dire que si Ranee est prête à faire certaines concessions pour l’intégration et la réussite de ses filles, elle se révèle pétrie de préjugés raciaux, au point de blâmer sa propre fille pour sa peau qu’elle juge trop foncée. Elle reste, en outre, attachée à des valeurs traditionnelles, notamment sur la place et le rôle de la femme au sein d’un couple. Des valeurs que sa cadette rejette en bloc.
Une mère courageuse, parfois difficile, mais une grand-mère touchante qui évolue pour le bonheur des siens…
Ranee est ravie que son mari ait écouté son envie d’immigrer aux États-Unis, mais elle ne verra pas d’un bon œil que ses filles vivent dans un quartier où les Afro-Américains sont majoritaires. Alors quand Sonia se met à fréquenter un homme noir avant de s’engager à ses côtés, la réaction ne se fait pas attendre… Ranee, personnage servant de fil conducteur au roman, offre, pour moi, l’évolution la plus intéressante et la mieux amenée. Durant une partie non négligeable du roman, je l’ai trouvée difficile, autoritaire, intransigeante, injuste, intolérante, obtuse… Mais de fil en aiguille, elle nous dévoile d’autres facettes d’elle-même : celle d’une femme parfois maladroite, mais qui a toujours tout fait pour assurer le bonheur et la réussite de ses filles, celle d’une femme courageuse qui a affronté une véritable tempête sans jamais sourciller, celle d’une femme capable d’évoluer et de laisser de côté ses préjugés et ses biais raciaux pour accueillir à bras ouverts la mixité et la diversité dans sa vie et au sein de sa famille.
Mère exigeante, on la découvre grand-mère, peut-être un peu mêle-tout et parfois maladroite, mais surtout grand-mère aimante et touchante. J’ai adoré la relation qu’elle a réussi à nouer avec ses deux petites-filles, des relations bien plus apaisées que celles qu’elle a pu avoir avec Sonia par le passé. Ranee m’a également touchée par sa quête d’identité qui survient après un drame qui a marqué dans sa chair les États-Unis, et qui ne sera pas sans conséquence pour certains immigrés devenus boucs émissaires. Elle va tâtonner, passer d’un extrême à l’autre, avant de se créer une vie qui lui convient et dans laquelle elle peut s’épanouir en trouvant un équilibre entre sa culture bengalie, les valeurs de son pays d’adoption et ses propres convictions. Des convictions forgées au gré des épreuves de la vie, de ses erreurs et de différentes rencontres.
La troisième génération : entre défiance et intégration, deux cousines aux antipodes l’une de l’autre
Quant à Chantal, la fille de Sonia, et Anna, la fille de Tara, elles m’ont moins marquée que leur mère respective ou leur grand-mère Ranee. Les deux cousines offrent néanmoins un contraste intéressant : si la première est née et a été élevée aux États-Unis comme une Américaine, la seconde a été élevée en Inde. Anna se refuse d’ailleurs à renier sa patrie, dont elle apprécie la richesse linguistique, culturelle, et religieuse, au profit des États-Unis. Un pays dans lequel on l’a obligée à venir étudier, sans lui demander son avis, alors qu’elle ne s’y sent pas vraiment à sa place. Le fait que sa grand-mère ne cesse de la comparer à la parfaite, athlétique, intelligente, sportive et très américaine Chantal ne l’aide pas vraiment à accueillir ce déménagement aux États-Unis avec plaisir.
Contrairement à Chantal qui m’a semblé un peu terne, bien que j’aie apprécié la manière dont elle rappelle à ses deux grands-mères qu’elle est noire et bengalie, Anna frappe par sa présence. J’ai aimé sa manière de revendiquer le droit d’être elle-même et de demander à ce que l’on respecte sa culture et ses croyances. La « révolution des vestiaires », qu’elle mène avec intelligence, prouve d’ailleurs son aplomb et sa force de caractère, deux qualités qui la rapprochent de sa tante Sonia. D’abord sur la réserve face à cette cousine qui lui fait de l’ombre, Anna finira par nouer une certaine complicité avec Chantal, d’autant que si elles sont très différentes, elles sont toutes les deux très attachées à Ranee. Une grand-mère qui va parfois les inquiéter, mais qui sera toujours là pour elles.
Des thématiques passionnantes et variées traitées avec justesse, mais un roman qui aurait mérité d’être étoffé…
En plus de nous offrir une belle fresque familiale à travers le temps et de nous dépeindre le portrait de femmes fortes et attachantes, ce roman offre également une réflexion intéressante autour de thèmes variés : le racisme, l’identité, les racines, l’immigration, l’intégration, la famille, le deuil, la religion, les couples mixtes, la difficulté de trouver un équilibre entre la culture de son pays d’origine et celle de son pays d’adoption, le sentiment d’appartenance à un pays qui peut revêtir différentes formes, chacune tout autant valide l’une que l’autre…
Destiné aux adolescents, ce roman se lit tout seul, les phrases sont simples et fluides, le découpage des chapitres dynamique, le style de l’autrice très accessible, l’alternance des points de vue efficace pour happer et maintenir l’attention des lecteurs… Néanmoins, si j’ai passé un très bon moment aux côtés des femmes Das, le roman m’a paru trop ambitieux par rapport à sa longueur. En choisissant d’évoquer cinq femmes, l’autrice ne se laisse pas l’opportunité de développer de manière équilibrée chacune d’entre elles. La dernière partie consacrée à Anna et Chantal m’a ainsi semblé terne par rapport aux deux premières parties. J’ai, en outre, été surprise de voir à quel point Tara est occultée dans la dernière partie, d’autant que je m’interroge encore sur sa décision soudaine de déraciner sa fille sans même rester à ses côtés. Ranee, Sonia et Chantal s’occupent bien d’Anna lors de son arrivée aux États-Unis, mais cela ne vaut quand même pas le soutien de ses propres parents !
Les ellipses temporelles créent également un certain sentiment de frustration même si elles ont le mérite de nous permettre de nous focaliser sur l’essentiel et d’éviter de nous perdre dans les détails. Le roman convaincra probablement le public visé, mais laissera peut-être un peu sur la faim un lectorat plus âgé. Pour ma part, cela ne m’a pas dérangée outre mesure puisque j’ai ressenti assez d’émotions dans ma lecture pour avoir envie de tourner les pages les unes après les autres. La seule chose qui m’a vraiment gênée, voire franchement dépitée, est l’avant-dernière page : alors que le mariage forcé est plutôt dénoncé, notamment à travers Sonia, une phrase nous en donne une vision bien douce et idéalisée. C’est un détail, certes, mais un détail qui m’a quand même bien fait râler.
En conclusion, Mitali Perkins nous offre une fresque familiale et humaine qui, en plus de nous permettre de découvrir trois générations de femmes unies malgré leurs différences et des périodes de tension, évoque des thématiques importantes : la famille, le deuil, le racisme, les différences culturelles, les couples mixtes, la difficulté de s’intégrer dans un nouveau pays sans renier et/ou oublier ses propres racines, et celle de naviguer entre plusieurs cultures pour se forger sa propre identité… Un roman choral facile et rapide à lire porté par des femmes de caractère dont l’histoire se révèle tour à tour fascinante, émouvante, inspirante, mais surtout emplie d’une belle et touchante humanité !
Le destin d'un couple d'indien qui décide de partir a New York - Des années 1960 aux années 2000 - On va suivre ces femmes de cette famille qui vont essayer d'allier modernité et tradition.
J'ai beaucoup aimé cette famille qui émigre dans le pays de la liberté, j'ai été charmer par ces deux adolescentes totalement différentes, et on l'est vois évoluer à leur tour d'être maman.
C'est une vraie épopée, on voie aussi comment les ainées de la famille, les mères qui sont devenues grand-mère, comment ils vont appréhender tout cela.
Cela m'a beaucoup surpris, car celle qu'on croit la plus moderne, c'est elle qui va rester plus dans la tradition.
Ce livre c'est cela, on est embarqué à contrecourant, et surtout j'ai appris énormément de choses sur les traditions indiennes, comment la musique et le chant sont important dans leurs coutumes ?
Et également leurs rites funéraires, est très intéressant, j'ai toujours été attiré par ce pays, et leur culture, donc cela m'a beaucoup passionné d'en savoir plus.
Et puis dans ce récit, il y a un côté vraiment féministe, ou ces femmes se battent pour obtenir des droits, et faire accepter leurs différences.
Et c'est un livre plein de vie, de chaleur, de lumière, il éclate comme cette très belle couverture. Il y a quelques moments difficiles, mais avec leurs coutumes, elles en font leurs forces et leur solidarité, elles arrivent à bout de tout.
J'ai passé un très bon moment avec ce livre, cela fait du bien ce genre de publication, merci a Babelio et Bayard Jeunesse.
Nous découvrons avec émotion l’arrivée de la famille Das aux Etats-Unis, le père qui travaille, les a installées, ce dernier prend grand soin de sa femme Ranee et de ses deux filles qui sont ses trésors. L’aînée Tara est une beauté, elle rêve au métier d’actrice, sa jeune sœur Sarah est une intelligente, l’avenir et les grandes écoles lui ouvrent leurs portes. Pourtant, tout ne se passe pas tel que Ranee le souhaiterait, difficile pour elle d’accepter que ses filles souhaitent vivre à l’américaine. Cette famille qui vient d’un pays où les traditions sont si nombreuses, doit trouver l’équilibre entre son identité et le pays qui les accueille.
C’est une histoire de femmes avant tout bien-sûr, mais c’est aussi un constat sur l’intégration dans les années 60 en Amérique, le pays de tous les rêves, qui malgré toutes les chances qu’il offre, fait toujours état de la couleur de peau, à tel point que Ranee elle-même montre des réticences aux fréquentations de ses filles. Nous suivons deux générations tout au long de cette lecture et certains personnages vous toucheront plus que d’autres, pour ma part, c’est le lien entre Tara, Sarah et leur père, qui m’a particulièrement touchée. La part à l’art est y est également importante, le talent et l’ambition de toutes ces femmes mérite d’être souligné, elles sont talentueuses, pleine de ressources et de caractère.
C’est une jolie lecture pleine de dépaysement, on en apprend beaucoup sur les coutumes et les traditions Bengale, un roman riche en valeurs familiales même si parfois certaines paraissent un peu désuètes. C’est un livre à lire pour de nombreuses raisons qui touchent à chacun et chacune personnellement.
https://livresque78.com/2021/06/30/ranee-tara-sonia-chantal-anna/
Culture indienne versus rêve américain
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Classé dans la section "ado", je pense qu'il peut être lu par tous tellement le thème de l'intégration est universel et dans l'air du temps.
Ce roman aborde la difficulté de l'immigration vu à travers le prisme d'une famille bengali indienne. Les cinq protagonistes (narratrices à tour de rôle) sont les femmes d'une même famille (3 générations).
Des portraits très typés et différents dont le fil rouge est l'intégration aux USA.
Une narration assez linéaire où le lecteur observe la vie familiale (et individuelle) de ces membres hauts en couleurs. La vie qui passe avec ses bonheurs et ses drames. Le parcours de ces femmes est ardu et chaque expérience vécue apporte une plus-value dans le noyau familial.
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Même si le ton peut parfois paraître léger, l'auteure aborde des sujets encore d'actualité en Inde, notamment les mariages arrangés, le problème de la religion, les couples mixtes, les traditions, le souci de ne pas renier ses racines ainsi que l'accès coûte que coûte de "l'american dream" .
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Je suis restée sur ma faim car je voulais des portraits plus étoffés, plus denses et connaître un peu mieux ces femmes courageuses.
Je le conseillerais volontiers à mes deux filles ados.
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L'objet-livre est en raccord avec la personnalité de ces personnages. Joyeux, frais, coloré. (les feuilles sont filigranées de jaune fluo).
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Un roman choral où l'amour transpire à chaque paragraphe. Bienveillant et touchant.
Roman " Ranee, Tara, Sonia.." de Mitali Perkins. Eds Bayard juin 21
Ma chronique: En préface, le poème du célèbre auteur Indien Tagore, donne le ton du roman : les traits d'union entre cultures , bien que difficiles, sont possibles.
Deux pays , deux cultures : cinq femmes d'une famille indienne , à différentes époques, hésitent et choisissent.
A ce roman aux tonalités feel good s'ajoute une réflexion sur la difficulté d'oublier ses racines et de s'intégrer à des modes de vie très différents.
Le sujet aurait mérité d'être approfondi. Ces femmes sont d'une classe sociale assez aisée et sont peu ou pas confrontées aux réels problèmes de l'exil.
Ranee, la grand-mère est un personnage haut en couleurs. La famille quitte définitivement le Bengale pour les USA souhaitant une vie meilleure " à l'américaine" pour leurs filles, bien que les mœurs leur semblent trop permissives !
Sonia, le personnage le plus intéressant, élève brillante, passionnée de littérature, battante, s'intègre parfaitement et rejette des coutumes familiales qui lui paraissent ancestrales. Elle lutte pour l'égalité des femmes, contre les mariages forcés. Le choix de son propre mariage heurte ses parents.
Tara peut agacer, coquette futile au départ, passionnée de théâtre, elle évolue par la suite.
Plus tard, les petites filles s'interrogent sur leur origine, particulièrement Tara : c' est à Bombay et à Calcutta qu'elle se sent chez elle, là où tout le monde parle le Bengali et connaît les chansons de Tagore. Le chapitre "la terre de nos ancêtres" est le plus intéressant mais j'aurai aimé en apprendre plus sur le Bangladesh et la partition de l'Inde.
Ce roman est certes agréable et optimiste, mais il me semble qu'il aurait mieux éclairé le lectorat adolescent, auquel il est destiné, s'il avait traité les douleurs et les espoirs de l'exil avec plus de réalisme, plus d’émotion.
Par contre grâce à cette auteure , j'ai pu découvrir l'illustre poète Rabindranath Tagore ( prix nobel de littérature en 1913) je l'en remercie.
Quand Ranee et Rajeev Das ont quitté l'Inde, ils ne se doutaient pas que leur vie, et celles des générations futures, seraient à ce point différentes de ce qu'ils imaginaient. Les traditions et les valeurs bengalis seront difficiles à transmettre. La liberté et l'affirmation de leurs filles seront compliquées à accepter. Mais l'amour les protégera...
Je tiens à remercier Babelio et les Éditions Fayard pour l'envoi de ce roman. Cette saga familiale jeunesse est plutôt bien réussie.
Une écriture fluide, des personnages hauts en couleur, un rythme soutenu, ce roman a de quoi plaire. J'y ai trouvé quelques clichés et j'ai préféré la première partie, avec Tara et Sonia. Ces deux soeurs, tiraillées entre traditions et envie de se libérer, sont particulièrement touchantes.
La deuxième partie est plus superficielle. Je trouve dommage que Tara et Sonia, au départ si simples et passionnées, se retrouvent finalement célèbres et aux conditions de vie aisées. Comme si réussir sa vie et son intégration c'était ça...
Ce roman aborde de multiples sujets : intégration, confiance en soi, conflit avec ses parents, amours, acceptation de soi... Des thèmes traités rapidement mais qui lancent des pistes de réflexion aux lecteurs.
Rencontrer les soeurs Das est une belle découverte !
Je remercie Babelio, Masse Critique et les Editions Bayard Jeunesse pour l’envoi de ce roman qui entraîne le lecteur dans les pas d’une famille Bengali.
Ranee, la grand-mère, a vécu à Londres avec son mari et ses deux filles adolescentes, Tara et Sonia, avant d’émigrer à New York dans les années 60.
Au fil des chapitres qui alternativement donne la parole à chacune, on suit le parcours de Ranee, de ses filles puis de ses deux petites filles.
Elles ne cachent rien de leurs peurs, joies et peines, de leurs désirs dans ce pays, de leur identité et de leur volonté d’intégration.
J’ai trouvé la lecture de ce roman plaisante. Le style et l’écriture sont bien adaptés pour un public d’adolescent. On s’émeut, on rit.
Ces 5 femmes méritent d’être découvertes.
Une magnifique couverture aux couleurs attrayantes où la statue de la liberté se trouve au centre d’un arbre de vie avec cinq prénoms, une tranche d’un jaune citron nous invitent à nous plonger dans ce roman choral : Ranee, Tara, Sonia, Chantal, Anna. Ce titre fait référence aux cinq héroïnes, de trois générations différentes que nous allons découvrir tout au long de ce bouquin et qui tentent chacune à leur façon d’intégrer deux pays, deux cultures, faisant au cours de leurs vies respectives des allers-retours entre ces deux pays, L’Inde et les États-Unis, physiquement/et/ou mentalement.
L’histoire va se dérouler depuis les années 1965 pour se terminer en 2006, se divisant en trois grandes périodes : 1) Étrangers / 1973-1974, 2) Voyageurs / 1976-1981 et 3) Intégrés / 1998/2006.
À noter cette originalité : un beau mandala orne la tête de chaque chapitre !
Ranee est mariée à Rajeev. Ils ont deux filles Tara et Sonia, nées en Inde. Ils se sont installés à Londres quand Tara avait neuf ans. Tara, alias Starry est l’aînée, admirée par tous, elle se sent obligée de jouer un rôle pour se sentir aimée et sa passion pour le théâtre puis le cinéma ne se démentira jamais. Sonia, alias Sunny, elle, a besoin de deux choses seulement pour se sentir chez elle n’importe où : les livres et son cahier qui lui sert de journal intime.
Ils vont quitter Londres pour New York alors que Tara a 17 ans et Sonia 15 ans. Même si Ma, la maman se plaint et veut sans cesse le meilleur pour sa famille, elle ne veut à aucun prix retourner au Bangladesh où est né son mari et devoir vivre sous la coupe de sa belle-famille. Elle n’y retournera pas davantage au décès de Rajeev, Baba pour les filles.
C’est donc cette famille Das et principalement les femmes, celles déjà citées auxquelles s’ajouteront Chantal, fille de Sonia et Anna, fille de Tara que Mitali Perkins nous fait rencontrer dans ce roman et ce sont les aventures folles et rythmées de ces femmes et filles que nous découvrons, à la recherche de leur propre voie, souvent tiraillées entre leur culture indienne et le fameux rêve américain auquel elles aspirent.
J’ai vraiment apprécié cette immersion dans cette culture indienne que Mitali Perkins, elle-même originaire de Calcutta en Inde, a su faire renaître dans cette saga, n’hésitant pas à utiliser les termes bengalis pour nommer les différents vêtements ou aliments. J’ai ainsi beaucoup appris sur les coutumes indiennes et leur évolution dans le temps et imaginé avec plaisir les nombreux saris et salwars que portent les personnages du roman. Elle n’omet pas les tensions raciales qui malheureusement font partie de la vie américaine et du fragile équilibre que ces femmes vont devoir tenter de trouver pour s’affranchir et pour vivre pleinement. J’ai été admirative de la volonté qu’elles déploient pour y parvenir et séduite par leur implication dans les engagements et projets qu’elles soutiennent comme par exemple ceux de Tara pour la défense des droits des femmes ou ceux de Sonia pour l‘égalité des sexes.
Ce n’est pourtant pas un livre sombre, bien au contraire. Il nous entraîne dans un tourbillon de vie époustouflant car toutes ces héroïnes sont différentes, font preuve de beaucoup de caractère et d’imagination et outre le féminisme et l’égalité des sexes, nous confrontent aussi au deuil, aux rituels selon le mode bengali, à la religion, ainsi qu’au pouvoir des mots et des livres et à bien d’autres sujets encore.
C’est un roman jeunesse assez feel-good et la fin l’est, à mon goût un peu trop, mais, de temps en temps, ça n’est pas si désagréable. Il suffit d’être un peu réaliste et penser que dans la vraie vie, ce n’est pas aussi facile.
Un livre pour les adolescents, certes, mais agréable et intéressant à lire par les adultes aussi.
Merci à Babelio et aux éditions Bayard.
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