Rencontre avec Loubna Serraj, lauréate du Prix Orange du Livre en Afrique 2021, vendredi 25 novembre à 19h à Paris à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
Deux époques.Deux couples.Deux voix. Non, plusieurs voix qui traversent le temps pour raconter une vie, deux vies, leurs vies. À travers une histoire, tour à tour inscrite dans le passé et le présent, aussi parsemée de violence ordinaire que de passion rebelle, le murmure Pourvu qu'il soit de bonne humeur d'abord inaudible, se renforce, devient mantra et arrache sa propre bulle de liberté, inestimable hier comme aujourd'hui. Comment être libre quand l'idée même de liberté n'est pas envisageable ?Comment résister à une guerre de l'intime où les bruits des canons deviennent ceux de clés tournant dans la serrure d'une porte ou de pas se rapprochant doucement mais sûrement ? Comment la peur peut s'insinuer dans les couloirs du temps pour faire passer un message ? Quel message ? Maya. Lilya. Deux voix. Deux femmes. Deux époques. Une intensité. Celle que provoque la liberté.
Rencontre avec Loubna Serraj, lauréate du Prix Orange du Livre en Afrique 2021, vendredi 25 novembre à 19h à Paris à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
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Retrouvez la romancière marocaine en direct le mercredi 22 septembre à 19h sur "Un endroit où aller"
Ce premier roman a convaincu le jury international présidé par Véronique Tadjo mais aussi les lecteurs !
Pourvu qu’il soit de bonne humeur est un livre qui interpelle et ne peut laisser impassible tant les violences conjugales exprimées dans ce roman sont terribles et inadmissibles, mais il est également une ode brillante à la liberté.
Ce premier roman de Loubna Serraj, inspiré d’une histoire réelle tour à tour inscrite dans le passé et dans le présent, dénonce une société encore aveugle aux violences conjugales.
En inscrivant cette histoire en terre africaine, au Maroc, l’écrivaine s’adresse bien sûr à sa société mais également à tous les autres pays. Elle dénonce avec force et beaucoup de sensibilité les violences faites aux femmes. Et il suffit de suivre l’actualité pour savoir que même en France, où nous pourrions penser que de telles pratiques ne sont plus pensables, des femmes souffrent et meurent encore sous les coups de leurs conjoints.
Nous suivons donc deux femmes Maya et Lilya.
Maya, est une jeune fille avide de savoir mais qui a du arrêter ses études depuis un an car elle est née femme, donc destinée à être épouse puis mère, comme le voulait la tradition. Ce sont les moments précieux passés avec son frère Marwan, la personne la plus proche d’elle, où ils discutent et commentent ensemble l’actualité qui parvient à lui faire oublier sa tristesse.
Le jour anniversaire de ses quinze ans, en 1939, son monde bascule quand sa mère lui annonce qu’elle se mariera dans une douzaine de jours.
Mariée à Hicham qu’elle ne connaît pas, celui-ci la violera trois fois durant sa nuit de noces. Maya endurera une vie faite de coups et de violences inouïes.
Malgré des souffrances horribles, dans un monde où la liberté est inenvisageable, Maya saura faire acte de rébellion en construisant sa propre bulle de liberté, notamment par les livres et les fleurs, son véritable jardin secret. Elle réussira, de plus, à l’insu évidemment de son mari, à s’engager avec son frère, pour l’Indépendance du Maroc qui aura lieu enfin, en 1956.
Quatre-vingts ans plus tard, en octobre 2019, Lilya, une jeune femme journaliste, se réveille après une nuit très particulière , atteinte de troubles de la santé assez étranges. « J’étais loin de me douter que cette nuit d’octobre allait marquer le début d’un long voyage dans une histoire que je ne connaissais pas, que je ne soupçonnais même pas. »
Elle va finir par comprendre que ses malaises et ses visions sont une réminiscence des faits vécus par celle qui n’est autre que sa grand-mère paternelle, qu’elle n’a jamais connue. L’auteure par la voix de Lilya pose ces questions « Personne n’a bougé le petit doigt...Comment est-ce possible ? Comment leur conscience Leur a-t-elle permis de fermer les yeux sur ce que l’une des leurs endurait ? Comment toute cette communauté qui se dit famille unie, comprenant des personnes lettrées et instruites a pu faire la sourde oreille et tolérer cette horreur ? » Elle rappelle un peu plus loin que le viol conjugal n’est toujours pas reconnu au Maroc et que le système est pernicieux qui érige la victime en responsable de la violence.
La peur s’est donc insinuée dans les couloirs du temps pour faire passer un message, et c’est la transmission générationnelle du traumatisme qui est ici décrite par l’auteure.
Si les violences conjugales sont la toile de fond de ce roman, outre les thèmes déjà cités, c’est également l’absence d’instinct de maternité que Loubna Serraj n’hésite pas à aborder.
Néanmoins, c’est cette quête de liberté, ce désir absolu de liberté qui relie ces deux femmes.
En lisant ce roman, je n’ai pu m’empêcher de penser à celui de Djaïli Amadou Amal, Les impatientes, Prix Orange du livre en Afrique 2019, dont le mariage forcé, le viol conjugal sont également les thèmes, non pas au Maroc mais au Sahel, et de faire le rapprochement entre « Patience, mes filles ! Munyal ! » et « Pourvu qu’il soit de bonne humeur ».
Lauréat 2021 du Prix Orange du livre en Afrique, Pourvu qu ‘il soit de bonne humeur mérite amplement cette distinction.
Je ne peux que noter qu’à chaque fois ce Prix Orange du livre en Afrique qui distingue des bouquins, véritables voyages en terre africaine, révèle de grands talents.
J’avais également été enthousiasmée à la lecture de L’écume du temps, d’Ibrahima HANE, qui faisait partie des livres sélectionnés.
Pour m’avoir permis de découvrir ce livre dont l’écriture est d’une telle force et d’une telle intensité, je remercie chaleureusement Dominique Sudre en partenariat avec lecteurs.com et vous invite à le lire sans tarder !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Maya, 15 ans, belle, jeune, mais pas libre. Depuis quelques mois déjà ses parents ont décidé qu’elle ne pouvait plus aller au collège. Une jeune femme n’a pas besoin de trop apprendre puisque son avenir est d’être marié, savoir être épouse et mère cela suffit bien. Pourtant chaque jour ou presque, de longues discussions avec Marwan, son frère, lui permettent de continuer à apprendre et à débattre sur l’actualité, la géopolitique mondiale, le monde qui l’entoure dans le Maroc des années 40. Jusqu’au jour maudit où on lui annonce qu’elle doit épouser Hicham.
Il est beau ce jeune homme qu’elle découvre le jour du mariage, et la jeune femme est prête à l’aimer et à se soumettre. Mais c’est sans compter sur la violence qui se déchaîne dès la nuit de noce. Violée à plusieurs reprises, frappée, Maya ne sait pas que sa vie vient de basculer dans l’horreur, le silence, la douleur. Celui qui n’a connu que la violence de son propre père répète le schéma à l’envie, pour le plus grand malheur de son épouse.
Si la famille, la mère, les sœurs, ont compris le martyr que vit Maya, aucune voix ne vient s’élever pour faire cesser la violence meurtrière. Seul son dossier médical à l’hôpital témoigne des multiples fractures, viols, souffrances, maltraitances qu’elle a dû subir en silence pendant autant d’années.
Pourtant Maya la soumise, Maya puits de douleur est une femme libre dans sa tête, indomptable et indomptée par celui qui rêvait de la soumettre. Les discussions avec son frère, sa participation à la révolte marocaine face à l’occupant, ses lectures, ses fleurs et ses rêves sont les témoins les plus évidents de cette liberté si chèrement acquise.
Dans le Maroc d’aujourd’hui, Lilya vit une relation heureuse avec son amoureux. Mais elle ne souhaite absolument pas s’engager à ses côtés, car jamais elle n’acceptera de se soumettre au bon vouloir d’un époux. Dans son corps, elle ressent des douleurs et entend des questionnements qui l’interpellent sur sa filiation, qui est elle et d’où vient-elle ? Et si l’âme de Maya, sa grand-mère, était venue la tourmenter pour demander réparation de ses souffrances. Et si Lilya ne s’autorisait tout simplement pas à vivre libre ? Pour le savoir, elle part à la recherche de cette aïeule, soulève le voile du silence et révèle peu à peu la vie de Maya et ses propres contradictions.
De nombreux sujets forts sont abordés dans ce roman. La violence faite aux femmes, que ce soit au Maroc ou ailleurs, le mariage forcé, l’éducation des filles qui n’est pas toujours une évidence. Mais aussi les transmissions transgénérationnelles. La psycho généalogie explique parfois les traumatismes dans des familles où les secrets traversent les générations sans être révélés à ceux chez qui les dégâts sont les plus importants.
chronique complète à lire sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/09/09/pourvu-quil-soit-de-bonne-humeur-loubna-serraj/
Dans les années 1950 Maya est mariée à 15 ans à un homme Hicham. La soirée de noces va être le début d'un long calvaire pour la jeune femme. Dans carnage pss d'amour, aucune tendresse mais de la violence. La femme est un objet, elle doit se taire et subir les assauts sexuels violents de son mari. Et elle portera ses enfants et les coups... bien. Des années plus tard Lilya éprouve des sensations étranges et fait des rêves des plus bizarres. La jeune journaliste se posera alors des questions sur Maya, sur cette grand-mère paternelle qu'elle n'a Pas connue et qui aura succombé sous les coups de son mari.
Les histoires de famille cachent toujours un sombre tableau.
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