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Pourquoi le Facteur Cheval est un artiste?

Couverture du livre « Pourquoi le Facteur Cheval est un artiste? » de Pierre Chazaud aux éditions Mandala-toulaud
Résumé:

L'oeuvre du Facteur Cheval (1879 - 1914) se situe dans un siècle de ruptures où la sculpture et la peinture se séparent des règles artisitiques transmises depuis la Renaissance. La grande composition "monstrueuse" du Palais Idéal aux yeux de la plupart de ses contemporains n'a en effet rien à... Voir plus

L'oeuvre du Facteur Cheval (1879 - 1914) se situe dans un siècle de ruptures où la sculpture et la peinture se séparent des règles artisitiques transmises depuis la Renaissance. La grande composition "monstrueuse" du Palais Idéal aux yeux de la plupart de ses contemporains n'a en effet rien à voir avec le système figuratif et architectural de la fin du XIXème siècle. Le Facteur Cheval n'envisage pas de reproduire le visible avec un maximum de vraisemblance. Il ne donne pas non plus une vision objective des êtres et des choses. Visionnaire, il transcende les rares influences des Beaux-Arts glanées dans quelques revues. Il est dans la lignée des artisites modernes qui abandonnent au début du XXème siècle les tableaux à grands spectacles, les monuments triomphants, les peintures d'histoire, les déjeuners sur l'herbe, les couchers de soleil, comme le font Picasso, Kandinski, Duchamp, Malévitch, Mondrian.

Certes, ce choix artistique du Facteur Cheval n'est pas véritablement raisonné, puisque son projet est issu de son imaginaire, plus que de sa culture artisitique qui est nulle, en tant que prolétaire et paysan, exclu des salons et des expositions.

Mais le Palais Idéal ne présente-t-il pas un exemple unique de création d'un espace utopique admiré par les surréalistes, n'exprime-t-il pas la volonté farouche d'un déviant qui souhaite habiter dans son oeuvre artistique et y être enterré, se rapprochant ainsi du Merzbau de Schwitters ? Ce dialogue avec la nature, célébré par tant d'artistes des XIXème et XXème siècles n'offre-t-il pas à Hauterives (Drôme) un certain onirisme, une expression lyrique, une célébration païenne ? Enfin derrière cet art visionnaire où trône un véritable bestiaire n'y a-t-il pas la forme d'un romantisme nostalgique d'une toute puissance et l'expression d'un art total ?

Cet ouvrage est la suite d'un premier guide intitulé "Du Facteur Cheval à l'Art Moderne" publié en français, en anglais et en allemand. L'auteur, après avoir retracé la vie de Ferdinand Cheval et décrit le Palais Idéal, montre que cette oeuvre est beaucoup plus qu'une curiosité touristique.
En effet, cet édifice, classé monument historique par Malraux marque le début de l'irruption des exclus dans l'art européen au moment où s'affirme l'influence du primitivisme. Certes le processus de création peut s'apparenter à celui de l'Art Brut, mais cette oeuvre ne peut pas être réduite à une simple oeuvre naïve.
En effet, en créant un escpace utopique, unique dans l'histoire de l'architecture, Ferdinand Cheval est à la fois proche des surréalistes et des adeptes de l'Art Total tels que Gaudi, Wolfli, Schwitters et bien d'autres...

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