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La sociologie doit désormais prendre la mesure des transformations écologiques contemporaines. Les auteurs militent pour faire émerger une sociologie renouvelée, lucide et responsable, capable d'influencer les politiques publiques en valorisant les initiatives locales de transition.
Parfois distante voire méfiante dans l'analyse des catastrophes et mobilisations environnementales actuelles, la sociologie n'a pas pris la mesure des transformations écologiques contemporaines. Si cette position s'explique par le contexte de naissance de la discipline - vouée, au xixe siècle, à accompagner et éclairer la dynamique du Progrès, ce qui supposait de rejeter toute explication en termes d'ordre naturel -, elle n'est plus tenable à l'ère de l'Anthropocène, où les humains apparaissent comme la principale force motrice de la biosphère. L'ouvrage propose de dépasser ce constat et d'oeuvrer à l'émergence d'un projet sociologique renouvelé, élargi au vivant.
Face aux analyses critiques d'un « colonialisme vert » tendant à considérer que toute protection de la nature serait finalement un anti-humanisme, les auteurs mettent l'accent sur des expériences de préservation innovantes (par exemple, autour d'un « revenu » minimal de conservation ou de la « conservation conviviale » promue par certaines associations). S'appuyant sur plusieurs dynamiques liées à l'économie solidaire (dans des « villes en transition », ou dans une expérience de gestion communautaire de l'eau en Colombie), ils montrent combien les mobilisations écologiques peuvent co-construire et réorienter l'action publique, inscrivant ainsi la thématique des « utopies réelles » dans une perspective écologique.
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