Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Il était une fois deux psychanalystes qui voulaient parler de la mort autrement. Ils sont partis à la rencontre de ceux qui la côtoient tous les jours, qui l'ont rencontrée au détour d'un événement traumatique, qui ont traversé des deuils, qui ont survécu à une maladie ou à un accident. La mort se vit de manière toujours singulière. Elle mène au cimetière comme à la création, à la souffrance invivable comme à la renaissance. Et il y a ceux qui ont approché la mort jusqu'à peut-être entrevoir ce qui se situe après ce point de butée ultime de la connaissance humaine... Joseph Agostini et Agnès Rouby leur ont donné la parole. Pour en finir avec la mort, c'est aussi et surtout un livre sur la vie...
Toujours recommencée.
J'ai découvert Joseph Agostini avec son livre "Manuel d'un psy décomplexé". J'ai pris beaucoup de plaisir à le retrouver dans un livre abordant un thème aussi délicat. Qu'est-ce que la mort ? Que signifie-t-elle pour nous ? Est-on prêt à accueillir à la mort le moment venu. Aidé d'Agnès Rouby, psychanalyste, il aborde dans ce livre les éléments de notre société autour de la mort.
Dans un premier temps, qu'est-ce que la mort, à quoi elle correspond et ce qu'elle signifie. Autrefois glorifiée, faisant partie intégrante de nos sociétés, la mort était reconnu comme la fin d'un voyage ou le début d'un autre. Au fil des siècles, elle est devenue dans certaines religions, le moyen de faire peser sur les consciences la notion du pardon de Dieu : représentation du paradis et de l'enfer en fonction de nos actes, autant que dans l'ancienne Egypte lorsque le cœur était soupesé sur une balance et devait être plus léger qu'une plume.
Notre rapport à la mort, c'est aussi notre rapport au vieillissement, aux choses que nous ne pouvons plus faire progressivement. Ou alors la mort brutale et douloureuse, sournoise et silencieuse. Il n'existe pas une mort, mais autant que d'être humain. Nous ne sommes pas égaux devant la mort autant que nous ne sommes pas égaux devant la souffrance.
Enfin, les auteurs évoquent les expériences de mort, de ces personnes en état de mort clinique et qui témoignent de ce qu'ils ont vu, ressenti, éprouvé durant ce laps de temps.
C'est une lecture délicieuse, abordable, qui apporte non pas une science "je sais tout sur tout", mais expose les notions d'évolution par rapport à ce sujet certes délicat. L'écriture est agréable, le lexique employé est à la portée de chacun. Les thèmes sont abordés avec sobriété et tact. Il n'y a pas de jugement de valeur, les auteurs restituent des faits ou des témoignages. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils dédramatisent la mort. En tout cas l'effort est fait de donner des éléments de réflexions pour chacun.
Professionnellement (je suis infirmière), j'ai accompagné beaucoup de personnes dans la mort. Qu'il s'agisse de jeune ou de personnes âgées. J'ai trouvé les propos très adapté, sur le regard de la société sur la mort, ces "mourants" qu'on ne saurait pas voir, ce vocabulaire emprunté, cette gêne. J'ai connu les douleurs, les silences, les cris, les incertitudes, les espoirs, les rémissions, les "revenants" (après arrêt cardiaque)… J'ai connu différentes morts pour mes patients, et surtout les réactions des proches : de l'éviction au désespoir en passant par la colère. Je sais l'importance de mettre des mots. L'importance de dire "il vous attend". Affronter la solitude parfois.
En bref :
Un livre qui aborde le thème de la mort à la fois dans ce qu'elle a de plus personnel, mais également sa place dans notre société. Avec une écriture fluide et un lexique accessible, ce livre permettra à son lecteur une réflexion sur ce thème qui souvent est tu. Très bonne lecture.
https://lecturedaydora.blogspot.com/2019/01/manuel-pour-en-finir-avec-la-mort.html
Cardinal, régénérant, « Manuel pour en finir avec la mort » est le bâton du pèlerin. Un doigt glissant sur la vitre givrée du temps qui passe et qui arrête sa quête à l’ultime sagesse du point final. Cet essai omniscient, ciselé, et compréhensif est courtois, magnanime car donnant. Et c’est là, dans le point du cercle de la vie que les auteurs, Joseph Agostini et Agnès Rouby psychanalystes de renom délivrent le savoir hors du temps et de l’espace, les mouvances de la mort. Celle-ci en devient éclairante, juste, déclaration. Elle fait partie de l’unité VIE, et ce manuel est un lever de rideau magnifique. Boussole, ce manuel est la voix du monde. Il décortique une à une les mailles de la mort et foudroie au passage ce que redoute l’humain. Il est initiateur, et son allégorie innovante englobe toutes les essences psychologiques, philosophiques, sociologiques. Il assemble l’épars, les regards perdus, les doutes et certitudes. Les quatre mains perfectionnistes assemblées en écoute charment la lecture, sans manichéenne posture. Chaque chapitre inclue le palpitant, le frémissant, peu de noir, avec une clarté en étendard explicite. Joseph Agostini et Agnès Rouby sont des éclaireurs qui délivrent des morceaux d’architecture dans un style respectueux envers le lecteur, avec ce professionnalisme qui offre, suggère, sans rien imposer. Cet intense car existentiel manuel est indubitable. « Le Prix Nobel de littérature Imre Kertesz parle « D’être sans destin » pour évoquer ces individus dont la mort a été anonymisée » est un pas de côté libre, à la croisée des chemins. Kaléidoscope, la mort devient traduisible dans le champs du monde. « Dans une voix chevrotante, puis plus assurée, la goutte d’eau dit l’étrange résonnance du microcosme et du macrocosme. Elle se révèle pleine de tous les possibles, à l’image de la pierre polie du maçon, qui tend vers la perfection, à mesure des actes symboliques qu’il pose. »La mort devient le point d’ancrage de toutes vies et dépose le fardeau des doutes. L’Argentine et ses mères de la Plaza de Mayo est une majuscule dans ce manuel « Quand on assassine, on ne laisse pas de traces. La sépulture, avec son potentiel de rassemblement, de ralliement, est la pire ennemie des dictatures. » Ce manuel est le sablier du palpitant. Chaque grain de ce sable si vivifiant est une histoire pour une mort de rédemption. « Peur de mourir, c’est peur de vivre… »Plus qu’un manuel, ce dernier est une conférence à ciel ouvert. Utile, délicat, il est cette main qui ébouriffe les cheveux de l’endormi. Une cathédrale aux fondations existentialistes, où chacun puisera la clarté désirée venue du puits de la Vie. La première de couverture de Jean-Luc de Antoni emblématise avec finesse , le régénérant, la quête, et le vouloir. « Manuel pour en finir avec la mort » « C’est aussi et surtout un livre sur la vie… toujours recommencée. »Publié par Les Editions Envolume (Société) cet essai culte est un parchemin des plus précieux.
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