30 000 ? 40 000 ? 50 000 ? A la limite peu importe. A l'automne 2001, après l'affaire dite du « Chinois», des dizaines de milliers de policiers sont descendus dans la rue. Officiellement, pour protester contre la loi Guigou qui compliquait leur travail. En réalité, pour manifester leur « ras-Ie-bol» d'un métier dont ils ne percevaient plus le sens. Mais le perçoivent-ils mieux aujourd'hui ?
Qui sont donc ces « flics » de la « police d'en bas » ? Celle en charge de la fameuse «sécurité publique» qui est tous les jours confrontée à la délinquance, la violence, le banditisme, souvent l'incompréhension d'une partie de leurs concitoyens ? Quelle image ont ces fonctionnaires de la société française ? De l'institution policière ? De la République ? Comment perçoivent-ils l'arrivée des gendarmes, cette « police d'essence militaire », dans le grand ministère de la sécurité intérieure ? Qu'en est-il en 2003 de leur «ma~aise» après 15 mois de gestion Sarkozy ? Commentjugent-ils d'ailleurs la politique conduite par leur nouveau « patron » ?
Pendant un an, pour essayer de comprendre, lean-Pierre Corcelette, écrivain, journaliste indépendant, et Frédéric Abadie, Chef de service à France Soir, ont rencontré des dizaines de fonctionnaires de police. CRS, BAC, « Stups », CDI, police urbaine, Pl, etc. Pour l'essentiel -et ce fut un choix -des «flics de terrain », des officiers, des syndicalistes. Et des «citoyens» parmi d'autres. Avec leur coups de gueule, leurs convictions, leurs états d'âme, leur humanité. Et lors de ces rencontres, souvent discrètes, beaucoup de policiers se sont
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