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En réalisant cette transcription pour voix, quatuor à cordes et piano du Poème de l'amour et de la mer op. 19 d'¬Ernest Chausson, j'ai cherché avant tout à respecter l'unicité absolue de cette oeuvre qui réussit à faire cohabiter dans une fresque musicale de vastes proportions le souffle symphonique et l'intimité de la mélodie française.
Disposant de l'exemple merveilleux de la Chanson perpétuelle, pièce plus tardive qui, bien que relevant d'un projet d'expression complètement différent, est écrite elle aussi avec accompagnement de piano et quatuor à cordes, nous sommes en droit d'imaginer que Chausson, si la mort ne l'avait fauché prématurément, aurait sans doute tenté lui-même une transcription de son Poème pour une formation de ce type.
D'abord intimidé par la perfection de l'oeuvre dans sa version avec orchestre, je me suis posé la question de la légitimité artistique de ce travail. Puis, pensant au fait que ce genre d'adaptation était courant au xixe siècle, toujours dans le but louable de faire connaître et aimer plus largement la musique nouvelle, il m'apparut que cette troisième version apporterait à l'oeuvre un éclairage complémentaire, sans pour autant porter atteinte à son intégrité.
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