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C'est avec Dance Floor, montrée notamment dans l'exposition " Au-delà du spectacle ", et déclinée depuis dans plusieurs versions, que Piotr Uklanski a obtenu une première reconnaissance internationale. Reconstruction réduite de la piste de danse de Saturday Night Fever, cette oeuvre faite de dalles colorées qui s'allument et s'éteignent, convertissait la vision euphorique de la boîte de nuit en une machine mélancolique et sans réel usage. Autre forme de mise en situation : Les Nazis, 164 portraits d'acteurs incarnant des officiers nazis à l'écran, images tirées de boîtiers de vidéos ou de magazines et agrandies. Diversement reçue et largement commentée, cette installation mettait en évidence la séduction du mal autant que le trouble de toute séduction. La série Joy of photography, entamée en 1996, comprend une quarantaine d'oeuvres. Reprenant le titre du plus populaire des manuels d'initiation photographiques, édité par Kodak, il s'agit de photos réalisées par l'artiste et qui toutes témoignent d'une recherche de la beauté du point de vue de l'amateur. Images qui fascinent peut-être par leur côté léché, la beauté des couleurs, leur flirt avec l'abstraction mais dont nous ne saurions localiser la source de cette fascination. Proches du vide et devant lesquelles les spécialistes en lecture de l'image se trouvent désemparés, elles peuvent apparaître comme un hommage nostalgique, et à peine distancié, à cette espèce en voie de disparition qu'est devenue la photo-amateur. Comme le dit Uklanski : " Aujourd'hui il y a soit la photographie professionnelle, soit l'appareil hi-tech qui fait le travail à votre place. L'oncle qui achète un filtre spécial pour photographier un coucher de soleil a disparu. " Certaines de ces photos ont été publiées dans des magazines, d'autres ont été exposées. C'est la première fois que Piotr Uklanski choisit d'en exposer un ensemble important en même temps et d'en réunir la totalité dans un livre, édité par les musées de Strasbourg, façon de rendre à ces vues dispersées l'hommage qui leur est dû. L'essai de Geoffrey Batchen replacera le travail de Piotr Uklanski dans le contexte de l'histoire de la photographie, celui de Patrick Javault portera plus spécifiquement sur la réalisation et la signification de la série dans le travail d'Uklanski. Un soin tout particulier sera apporté à la réalisation de l'ouvrage, véritable livre objet jouant avec les codes de la photo amateur.
Patrick Javault, conservateur au Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg, commissaire de l'exposition. Geoffrey Batchen, historien de la photographie
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