Bernard Rappaz est un pionnier, un précurseur, un rebelle, un novateur, un non-violent. A 12 ans, il choisit l'objection de conscience. Fan de Mahatma Gandhi dès l'adolescence, il se forge une âme de militant et se montre ouvert aux problèmes et aux injustices, même au-delà de son pays. Depuis mai 68, qu'il vit en tant qu'étudiant en oenologie à Beaune, son leitmotiv a toujours été « faites l'amour pas la guerre ». A ce moment, il prend conscience que l'Histoire s'écrit chaque jour qui passe et qu'aucun pouvoir ne peut résister à la détermination d'un peuple. Très épris de justice, désirant changer le monde, il organise avec des amis un « mini-Woodstock », s'investit corps et âme dans des associations, s'engage aux côtés des paysans bio suisses et français, lutte contre la pollution fluorée. En 1985, désargenté, il participe au hold-up d'une banque, ceci sous couvert idéologique. Il passera quarante mois en prison où il découvrira un univers parallèle et fondera le premier syndicat de détenus. Libéré, il devient le pionner du chanvre, entamant un long combat qui continue aujourd'hui. Il apprend à quantité de dealers à devenir des militants de la démocratie. De 1993 à 2005, période d'ouverture, il développe production, transformation et commerce avec, au temps fort, plus de 400 magasins du chanvre. Police, procureurs et juges réussissent à le diaboliser dans les médias et une partie de l'opinion publique. Fervent adepte des grèves de la faim (9 au total en milieu carcéral), il tient 120 jours sans nourriture, le but étant d'alarmer la population sur une condamnation politique prononcée au-delà de l'application normale de la justice et d'amener à une prise de conscience sur la prohibition du chanvre qui provoque plus de problèmes qu'elle n'en résout. Ce livre est le cri d'un révolté, qui est prêt à payer de sa vie pour obtenir justice.
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