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Première exposition temporaire du nouveau musée d'art Hyacinthe Rigaud, celle--ci bénéficie du soutien et de la dynamique du projet « Picasso Méditerranée », initié par le musée Picasso--Paris et qui fédère de nombreuses initiatives sur l'ensemble du pourtour méditerranéen.
La période des séjours perpignanais correspond à une rupture à la fois personnelle et esthétique de Picasso. Aux portes de la France et de la Catalogne, Perpignan joue pleinement dans l'oeuvre et la vie du Maître ce rôle de passage d'un pays à un autre.
Tout d'abord sur le plan personnel, l'hôtel de Lazerme est le théâtre du basculement amoureux.
Françoise Gilot le quitte, emmenant avec elle Claude et Paloma, ses enfants, tandis que rentre dans sa vie Jacqueline Roque. Ce basculement est la préface au retrait au monde de Picasso qui, à Cannes puis à Mougins, va vivre reclus au côté de sa dernière compagne.
Sur le plan esthétique arrive l'heure de se confronter aux grands maîtres. Au sommet de sa gloire, courtisé de toutes parts, Picasso se repose à Perpignan, plus enclin à participer aux fêtes et aux corridas qu'à travailler dans l'atelier que lui aménage Jacques de Lazerme au deuxième étage de son hôtel particulier. Il réalise pourtant quelques beaux portraits de son hôtesse, Paule de Lazerme, de sa confidente, Totote Manolo et de sa fille adoptive, Rosita. Perpignan semble être davantage un incubateur qu'un lieu de création.
Son goût pour la céramique le pousse à rencontrer Firmin Bauby, créateur de l'atelier perpignanais de Sant--Vicens, mais aucune oeuvre ne semble avoir été décorée par le pinceau du Maître et cuite à Perpignan. Un pichet dédicacé par Picasso à l'ami Bauby signale l'amitié entre les deux hommes.
Il fait revêtir à Paule au moment de la portraiturer le costume traditionnel de la catalane et lorsque, facétieux, il pose sous l'objectif de Raymond Fabre, il se coiffe de la barretina traditionnelle.
Enfin, sur le plan identitaire, ce séjour touche Picasso par la catalanité encore palpable de ce territoire. Il se rendra au sommet du pic de Fontfrède depuis lequel il découvre la Catalogne du Sud toute proche.
Picasso revoit alors pour la première fois son pays depuis la guerre civile : « Pourquoi faut--il qu'il y ait ici une frontière ? C'est la même terre, les mêmes gens, la même langue... » s'exclame--t--il alors
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