"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Hérémiti, Monique-Mohéa, Poéma...
Trois générations de femmes, de 1947 à nos jours.
Deux univers : celui des pêcheurs de coquillages dans le Pacifique et celui des industries de Méru, « capitale de la nacre », dans l'Oise.
Le tout boutonné par un petit morceau de nacre qui va peser sur le destin de ces femmes passionnées, avides d'amour, de vérité et de liberté.
Avec sa plume subtile, malicieuse et sensuelle, Ella Balaert nous entraîne dans une saga familiale bien cadencée, aussi ronde et ciselée qu'un bouton de nacre.
La vie rêvée des choses est une précieuse collection; le petit bouton de nacre est le 3e sur les six déjà parus.
Ella Balaert écrit avec sensibilité et justesse l'histoire de trois femmes malmenées par la vie, de deux espaces: les îles du Pacifique où on pêche les huîtres et de Méru dans l'Oise où on les travaille pour en faire de jolis petits boutons de nacre( en voie de disparition). Un moment de passion d'où naît une bâtarde qui ne parviendra pas à se faire reconnaître par son père biologique, vie cruelle qui ne lui permettra pas d'élever sa fille plus de cinq ans.
Pourquoi Poéma ne tire-t-elle pas sur Lilas et pourquoi en avait-elle le projet?
1992, Poéma assiste à un défilé de mode et s’apprête à commettre le pire lorsqu'elle tire un pistolet de son sac.
1970, Monique-Mohéa travaille à la chaîne dans une entreprise qui fabrique des boutons de nacre, en Picardie. Purement alimentaire, son travail la mine.
1947, atoll des Tuamotu, Hérémiti attend qu'Aumoé, son mari rentre. Il est pêcheur d'huîtres, de celles qu'on envoie en métropole pour en faire des boutons de nacre.
Trois femmes liées par le sang et par la nacre, trois époques et deux univers : l'atoll des Tuamotu pour la pêche des huîtres, et la Picardie, la ville de Méru, capitale de la nacre.
Avez-vous déjà pensé à la manière dont on fabrique les boutons de nacre ? Avez-vous même déjà réalisé que certains boutons étaient en nacre ? Moi pas. Alors, c'est dire si je rentre dans un monde inconnu duquel j'ai tout à apprendre. Et j'ai appris (rien n'empêche ensuite de pousser la recherche sur les procédés de fabrication des boutons de nacre). Même si ce court roman n'est pas un manuel de fabrication desdits boutons, ils sont en toile de fond, le contexte et les causes des enchaînements de tous les événements. Pour être complet sur ce sujet, les éditions Cours toujours ont demandé à des écrivains d'écrire sur des choses ou des objets emblématiques du nord de la France. Pour Ella Balaert c'est le bouton de nacre. Le livre est illustré d'un dossier iconographique final.
Comme à son habitude, Ella Balert parle des femmes avec sa sensibilité, la grande tendresse qu'elle a pour ses héroïnes et que l'on ressent nous aussi lecteurs. Son écriture est à la fois directe et poétique, plonge dans les cœurs et les questionnements de ces femmes mais ne néglige pas la description des paysages, notamment ceux de l'atoll des Tuamotu.
Fin et délicat, touchant et beau tout simplement. Ce roman a fait l'objet d'une lecture au Musée de la nacre et de la tabletterie de Méru en avril de cette année. Contrairement à d'habitude, j'ai fait court, mais tout est dit en peu de mots, tout le bien que je pense de cette écrivaine et que répète de livre en livre
Un petit bouton de nacre. Un objet si minuscule et si usuel que l'on ne s'interroge guère sur sa provenance. Et pourtant ! Quel voyage depuis le ventre de l'Océan Pacifique jusqu'à la boutonnière des élégants ! Et le souffle de celui qui a pêché le coquillage. Et les mains qui l'ont façonné. Et les existences qui se sont infléchies à cause de ou grâce à lui. Les couleurs moirées de ce petit bouton sont à l'image de ces vies aux nuances qui varient selon le regard et selon les jeux de lumière.
L'écriture d'Ella Balaert prend ces mêmes teintes irisées pour nous raconter l'histoire de la belle Hérémiti, de sa fille Monique-Mohéa et de Poéma. A Hikueru, l'île du Pacifique où tout commence, elle embrasse les reflets changeants de l'océan, du sable et des fleurs éclatantes. Elle se gorge de parfums et de sensualité et s'épanouit comme le fait Hérémiti dans les bras de son bel amant de passage. Vingt ans plus tard c'est dans le gris et la poussière de la métropole qu'elle accompagne Monique-Mohéa, la fille née de cet amour d'une nuit. Les chants des pêcheurs de nacre se sont mués en slogans et en cris de colère à Méru, dans l'Oise, là où les mains des hommes se meurtrissent aux coquillages, là où il faut lutter pour dompter et façonner la nacre. La même trajectoire attend Monique qui, en quittant son île pour la Métropole, doit se modeler à sa nouvelle vie en se détachant de son père nourricier, du prénom qu'il lui a donné, des paysages et des sensations d'Hikueru. Coquillage sauvage aux contours baroques, il lui faudrait devenir bouton de nacre au doux arrondi. Mais c'est Poéma, sa fille, qui parviendra à reboutonner tous les pans de ces destins entaillés, de ces lieux décousus par le temps et l'espace, et, grâce à un petit bouton de nacre, à rapprocher les bords déchirés de toutes ces vies.
Lumières et ombres, drames et joies, vie et mort, le roman d'Ella Balaert nous entraîne dans un fabuleux voyage, scandé par les élans du coeur et le passage du temps. La structure circulaire du récit est malicieusement à l'image de ce petit bouton de nacre qui ouvre de multiples pistes interprétatives. Un roman tout en reflets subtils et en diaprures poétiques, qui m'a offert une riche et belle palette d'émotions !
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