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Chicago. Un homme sans âge et sans prénom passe de ruelles en supérettes. Pas de famille, d'emploi, de centres d'intérêt. Juste un colocataire certain d'avoir une tache d'encre sur la nuque et une fille au premier étage de son immeuble avec laquelle il couche parfois. L'essentiel de son temps, qu'il passe entre un sac de couchage à même sa chambre et des allers-retours sans but dans le métro, sert de prétexte à un état des lieux pathétique et bouffon de la vie de jeunes adultes anonymes, moyennement propres et doucement marginaux, abandonnés aux marges des mégapoles étasuniennes.
Ce très court roman, raconté au plus sec et au plus robotique, se déploie dans l'interstice entre les fantasmes de son narrateur - apocalypse, chiots à l'accent néerlandais, trous noirs, animateurs de téléachat - et le retour systématique à sa réalité grisâtre : gares trempées de pisse, surfaces autoroutières, espaces verts esseulés, de rares interactions avec les autres misfits du quartier.
À Chicago, le narrateur vit dans un appartement crasseux et mal chauffé en compagnie de son colocataire. Il passe ses journées à trainer son ennui, vautré sur un canapé qui pue. Son plus grand plaisir est de prendre le métro sans but particulier et sans aller chercher le moindre travail. Il veille bien à ne jamais regarder les gens, à fuir au maximum tous les contacts. De temps à autre, quand il fait trop froid chez lui, il va coucher avec la fille du rez-de-chaussée. Parfois, il demande aussi à son coloc de lui faire un câlin. Quand quelqu’un lui demande : « Cela ne vous dérange pas de temps en temps d’être inutile à ce point, peu importe où vous êtes ? », il répond : « Oui. ». Quand une femme lui demande : « Est-ce que vous éprouvez ne serait-ce qu’un peu de bonheur ? », il répond : « Pas vraiment. »…
« Personne » se présente comme une sorte de courte autofiction (122 pages) entièrement rédigées à la première personne. On ne cherchera pas d’intrigue vu qu’il ne se passe quasiment rien d’autre que la longue auto-analyse d’un dépressif hypochondriaque, paranoïaque, asocial et un brin psychopathe. Tout l’inverse d’un personnage sympathique. Souffrant de complexes d’infériorité et de persécution, il passe son temps à gémir en décrivant des états d’âme finalement assez peu intéressants. Si le fond est plus que léger, voire insipide et insignifiant, la forme rachète-t-elle l’ensemble ? Pas le moins du monde. Un style quelconque, proche du langage parlé, rempli de dialogues sans consistance avec abus d’expressions comme « genre ceci, genre cela » ou de grossièretés comme « j’encule untel ou untel ». Sans oublier les chapitres doublés au prétexte de « versions » différentes ! Au bout du compte, une œuvrette sans grand intérêt qui sera aussi vite lue qu’oubliée. On se demande quelle mouche a piquée l’éditeur américain et le repreneur français pour publier pareille daube !
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