Les arts décoratifs italiens ont connu des heures particulièrement fastes à la suite de l'accession au trône de Piémont-Sardaigne du jeune roi Charles-Albert en 1831, désireux comme tous les Savoie de suivre les modes françaises tout en valorisant les artistes Italiens. Turin bénéfécie du mécénat royal, sous l'égide du « peintre préposé à la décoration des Palais Royaux » Pelagio Palagi (Bologne 1775 -Turin1860). Figure autoritaire et controversée pour son omniprésence sur la scène artistique, il conçoit les décors muraux, dessine le mobilier, les bronzes d'ameublement et les étoffes, peint, sculpte et projette de nouveaux bâtiments pour la plus grande gloire de la maison de Savoie, appelée à l'hégémonie sur la Péninsule dont les états se délitent par l'action des patriotes du Risorgimento.
L'oeuvre du peintre architecte-décorateur décorateur est abordée à travers les lourds chantiers qu'il mène à bien, en satisfaisant les exigences du souverain grâce à l'administration royale, instrument et limite de son pouvoir sur la conduite des travaux. De nombreux artisans sont à son service dont le métier toujours plus raffiné permet à l'administration royale d'écarter progressivement les fournisseurs français avec lesquels ils rivalisent.
L'excellence de cet artisanat est magnifiée par la qualité des dessins du maître, arrivé à Turin après une longue carrière qui l'a vu adopter avec brio les modes néoclassiques, éclectiques et archéologisantes, imposant à l'Europe son goût pour un art d'inspiration Etrusque inspiré des dernières découvertes de son temps.
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