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Le patrimoine est encore aujourd'hui centré sur l'idée de pérennité, d'authenticité et d'identités originaires enracinées dans des lieux et des temps immuables. Il exprime un désir de conservation et de restauration des vestiges, mais traite peu de la création. Pendant longtemps pratique de gestion des biens familiaux, les « biens du père » selon l'étymologie du mot, le patrimoine a été mis au service de l'État qui l'a confondu avec les « biens de la nation » pour asseoir la continuité et la stabilité de la communauté nationale. En exaltant la patrie, on s'est préoccupé de la transmission de soi à soi, beaucoup moins de soi à l'autre ou de l'autre à soi. La patrimonialisation sélectionne les biens à transmettre et leur accorde un statut, mais explique peu comment le patrimoine se construit et se transforme. On prend généralement grand soin de le situer dans des contextes régionaux, nationaux et internationaux, mais plus rarement de l'inscrire dans les contextes coloniaux et postcoloniaux.
Dans ce livre, Laurier Turgeon vise à décentrer la notion de patrimoine en mettant l'accent sur le mouvement, les mutations et les mélanges. Il débusque les patrimoines qui se construisent dans les espaces de contacts. Loin de constituer un simple lieu de croisements et de rencontres heureuses, l'espace de contact est un champ de tension qui met en oeuvre des négociations, des stratégies d'appropriation et des postures de résistance. Par les échanges et les mélanges qu'il engendre, l'espace de contact devient « un espace du métissage ». Ce livre propose l'étude de cinq objets jugés traditionnellement sensibles à la patrimonialisation : l'archive, l'objet matériel, le sol, le paysage et la cuisine. Tout en proposant une incursion dans ces « entre-lieux » de la culture où prennent forme et force les patrimoines métissés, il met aussi en garde contre une esthétique de l'hétérogène qui tend à patrimonialiser le métissage et à l'ériger en une idéologie au service de la mondialisation.
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