La préparation du « Synode africain » a été longue (plus de 5 années), parfois laborieuse, mais elle a mobilisé, avec des fortunes diverses, l'ensemble des Eglises. Toutes étaient présentes en ce matin du 10 avril 1994 où s'ouvrit le Synode africain, à la seule exception de l'Eglise du Rwanda, entrée quelques jours dans les turbulences qui allaient bientôt conduire au génocide que l'on sait.
Les évêques africains réunis en Synode ont beaucoup travaillé et Maurice Cheza, dans son ouvrage Le Synode Africain. Histoire et textes (Karthala, 1996), a rassemblé l'ensemble des documents sur lesquels travailleront les historiens à venir. Une lecture attentive de ces textes en révèle la qualité profonde et ce n'est pas un hasard si l'exhortation apostolique Ecclesia en Africa, parue en septembre 1995, y puise abondamment. Elle révèle aussi les incertitudes et parfois les silences, volontaires ou non, de la démarche synodale. Il arrive en effet que des questions posées dans les documents qui préparaient le travail du Synode aient été oubliées en cours de route alors que d'autres, à peine formulées, voire totalement absentes, ont connu à terme une sorte de consécration heureuse et, pour une part, inattendue, telles les petites communautés ecclésiales et l'Eglise-famille de Dieu.
Fruit d'un patient travail de lecture et de décryptage qui parfois relève du sociologue, parfois du théologien, ce livre offre aujourd'hui au lecteur la meilleure synthèse disponible, de ce moment réellement exceptionnel qu'a été le Synode africain dans la vie des Eglises.
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