"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bilingue C'est sur la côte normande ou dans les méandres de la vallée de la Seine qu'on imagine spontanément les peintres impressionnistes planter leur chevalet. Mais Paris, entre son fleuve, ses grands ciels et son soleil capricieux, ne manque ni de nature ni de texture pour des palettes subtiles, avides de saisir les variations de la lumière. En prime, la ville apporte ses métiers, ses cafés, ses ambiances, ses loisirs... et ses changements car la capitale du Second Empire et de la Troisième République est remodelée par les grands travaux. Quand Félix Buhot peint le percement de l'avenue de l'Opéra, quand Camille Pissarro réalise une série de toiles sur la même avenue vue depuis une chambre du Grand Hôtel du Louvre, quand, un peu plus tard, Luigi Loir montre la construction du métro rue de Rivoli, les peintres se font reporters d'un Paris dans ses habits neufs. C'est le même intérêt pour la modernité qui incite Manet, Monet et Caillebotte à dépeindre la gare Saint-Lazare. Le panache des locomotives à vapeur pourrait aisément remplacer les nuages d'une composition campagnarde, mais la gare est aussi l'embarcadère des Impressionnistes pour la vallée de la Seine. Elle symbolise le lien avec des décors naturels et abolit la distinction entre les Impressionnistes des champs et les Impressionnistes des villes. Ce sont les mêmes.
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