"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Mai 68 et ses origines sont des nostalgies : l'ère des avant-gardes est finie, c'est face au vide que l'on considère aujourd'hui son héritage. Le monde de 1968, déjà simplifié et spécialisé, spectaculaire et marchand, a inventé une rhétorique de l'idée, naïve, radicale et sensible. Penser sur tout, discuter sans cesse, c'était déjà la révolution.
La spécificité de la réception française de la contre-culture des années 60 est politique, son influence sur Mai est incontestable mais complexe, confuse, brouillée. Le caractère performatif des arts américains conduit à la relève des artistes français et va pousser à la révolte, comme une réponse à la culture dominante, un contre-courant. Cette avant-garde c'est la poésie beatnik, le folk du Greenwich Village, la free press subversive, les happenings du Living Theatre, le mouvement psychédélique de la côte ouest... L'underground imprègne la société et permet aux étudiants d'imaginer les thèmes libérateurs des murs de la Sorbonne, c'est la concrétisation d'une utopie."
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