1895. Catherine est envoyée à Londres par l'Intelligence Globale de la planète divergente Pankosmia. Elle va faire partie d'une équipe chargée d'étudier la Terre et de prévoir son futur.
22 novembre 2025, 16h35. C'est le point de départ de la Grande Extinction des Mâles. La science reste impuissante à expliquer pourquoi, à partir de cette date, plus aucun garçon na va naître sur l'ensemble de la planète. Un siècle plus tard, la Terre est un monde sans hommes et les femmes dirigent un État mondial puissant et autoritaire, le Gouvmond. Toutes les sociétés se sont réorganisées pour permettre la reproduction et la survie de l'espèce.
2125. Oriona, étudiante brillante, va bientôt appartenir à l'élite des femmes autorisées à procréer. Alors que le Gouvmond estime vital le besoin en scientifiques pour éviter l'effondrement des sociétés, elle refuse de se soumettre et choisit de devenir écrivaine.
De 1895 jusqu'à 2125, les parcours croisés de Catherine et Oriona entre la Terre et la planète divergente Gieirini vont finir par se rejoindre, et Oriona découvrira alors l'inquiétante réalité de Pankosmia.
Pour elle, comme pour le Gouvmond, la question va être posée : faut-il accepter la proposition de Pankosmia et revenir au Monde Ancien, celui où naissaient des garçons, en échange de l'intégration de la Terre au sein de l'Intelligence Globale pankosmienne ?
En 2125, les débats politiques qui agitent la société tournent autour du clonage humain. Solution de la dernière chance dans ce monde où les hommes ont quasiment disparu, alors que l’on arrive à l’épuisement des réserves de gamètes congelées. L’effondrement démographique compromet sérieusement l’avenir de l’humanité.
Alors qu’elle réfléchit dans le silence de la maison où elle vit avec ses trois mams, et à son avenir professionnel que l’on souhaiterait scientifique alors qu’elle se rêve écrivaine, Oriona vit une étrange expérience à l’instant même où une pendule héritée de sa grand-mère sonne les onze coups du soir.
Avant de comprendre ce qui s’est passé, le lecteur est invité à un voyage dans le temps, pour se retrouver à Londres en 1895. On comprend rapidement que la présence de la narratrice est une intrusion liée à une technologie future. Elle se fait malgré tout une place au coeur de la société londonienne, fréquentant assidûment et même bibliquement le célèbre H.G Wells, auteur d’un roman sur le thème du voyage dans le temps !
Mais si nous revenons à Oriona, l’expérience qu’elle aura vécu grâce à l’étrange horloge nous immerge au coeur des transferts temporels. Le paradoxe de ces voyages dans le temps est habilement résolu, puisque chaque visite dans le passé s’accompagne de la création d’un nouvel univers, un unipar, qui évoluera selon ses propres règles découlant de l’irruption des transfuges.
C’est captivant, à plus d’un titre. Pour la vision d’une société futuriste, quasi exclusivement féminine. Pour les découvertes de différents unipars, mais aussi pour la construction de ce système dont la tête pensante est Pankosmia, une entité qui est parvenue au contrôle total des êtres vivants qui constituent des simples éléments d’une intelligence globale.
On note aussi les nombreuses références littéraires et les allusions au processus d’écriture qui participent à l’agréent de cette lecture.
Le langage est intéressant, incluant de nombreux néologismes, technologie futuriste oblige, avec un index de secours si l’on se perd.
Pas une page de trop, dans ce roman foisonnant, qui peut s’adresser à un public large, incluant les ados.
Je remercie infiniment Jacques Teissier pour m’avoir proposer de découvrir ce roman qui mérite le détour.
382 pages Books on demand 22 octobre 2022
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